Moustiques: les astuces tech pour en venir à bout

Les moustiques sont de retour… et la tech arrive à la rescousse. On connait les sprays, les lampes à UV, les prises électriques anti-insectes, mais d'autres innovations existent pour éviter les piqûres.
Notamment des vêtements anti-moustiques. Sachez-le: même habillés, on n’est pas protégé. Les moustiques piquent aussi à travers les vêtements, surtout quand ils sont portés près du corps. Le seul moyen de se protéger c’est de porter plusieurs couches, ce qui, en été, est un peu compliqué.
D’où l’intérêt de cette nouvelle génération de textiles anti-moustiques inventée par un chercheur de l’Université d’Auburn, en Alabama. Ca ressemble à du tissu normal, une chemise en coton, très respirante. Mais qui ne laisse pas passer les piqûres de moustiques. Aidé par un roboticien spécialisé dans les robots de tissage, il a créé une structure géométrique dessinée spécifiquement pour empêcher la trompe du moustique de passer. Tout en laissant passer l’air frais. Un peu comme une moustiquaire qu’on porterait sur soi.
Evidemment, ça ne protège pas le visage ou les mains, mais ça limite quand même largement les piqûres. Pas mal pour les personnes qui travaillent dans des zones infestées, et encore plus dans les régions où les moustiques sont porteurs de maladies, comme le palu, la Dengue, le chikungunya.
La moustiquaire 2.0
Sinon il y a toujours la bonne vieille moustiquaire, mais réinventée. Un couple de chercheurs français qui a mis au point le "Mostiglass". Une moustiquaire rigide, qu’on peut poser sur une fenêtre. Ca ressemble à une vitre de plexiglas, mais percée au laser de trous minuscules en forme de cones, juste assez petits pour laisser passer l’air –ce qui permet au passage de rafraichir la pièce.
En passant dans ces petits trous, l’air gagne en vitesse et se refroidit, c’est l’effet Venturi- mais pas les moustiques -ça a été calculé pour. Il existe une version souple -pour les tentes par exemple- et une version rigide, qu’on on peut l’ajouter en surcouche sur une fenêtre par exemple, ou bien sur des conduits d’aération.
Au-delà de notre confort estival, le potentiel est énorme dans des endroits où des moustiques transmettent des maladies. On peut rappeler que le moustique est l’animal le plus mortel pour l’homme : 800.000 victimes par an.
Les applis anti-moustiques utiles?
On trouve aussi des dizaines d’applications anti-moustiques à télécharger sur son smartphone. Mais pour faire simple: elles sont inutiles. Il y en a des dizaines et des dizaines sur les différents "stores", comme "anti mosquito", "mosquito killer"…
A chaque fois le principe est le même: ces applications sont censées envoyer des ultrasons, à des fréquences qui imitent le son de certains prédateurs du moustique, comme la libellule, pour les repousser. Sauf que ça ne fonctionne absolument pas. Tous ceux qui les ont testées de façon un peu intensive parviennent au même constat: elles sont parfaitement inutiles. Donc pas la peine de s’embêter, d’autant que certaines d’entre elles sont payantes.
Quelles solutions plus radicales ?
Sans aller jusqu’à supprimer complétement des moustiques, qui ont un rôle dans la chaîne alimentaire et aussi de pollinisation, on peut en limiter la prolifération et les risques qui vont avec. Une piste explorée par les scientifiques, c’est celle des moustiques génétiquement modifiés pour ne plus propager de maladies.
C’est une entreprise américaine, Oxitec, qui a réalisé récemment sa première étude publiée dans la revue Nature. Elle a relâché en Floride 5 millions de moustiques dont deux gènes ont été modifiés, qui vont être transmis lors de la reproduction.
Cette modification fait que les femelles qui vont naître de ces moustiques -ce sont elles qui piquent- vont mourir avant d’avoir pu se reproduire. Les mâles eux, survivent, mais transmettent à leur tour ce gène sur trois générations. Mécaniquement, la population va se réduire au fur et à mesure, on réduit les risques de maladies. Et point bonus, on a pas besoin d’utiliser d’insecticide.