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Obésité: un ballon révolutionnaire pour perdre du poids

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Anthony Morel présente ce mercredi sur RMC une innovation dans la lutte contre l’obésité, un ballon qui gonfle dans l’estomac et coupe la faim.

La lutte contre l’obésité passe aussi par l’innovation. Et c’est peut-être une révolution médicale: un ballon. Pas un ballon de foot, mais un ballon gastrique. Ça s’appelle Allurion et c’est un objet assez incroyable. Une gélule qu’on avale, qui se remplit d’eau et se gonfle dans l’estomac pour couper la faim. Plus précisément, un gros médicament qu’on prend en présence d’un médecin (on ne fait pas ça tout seul à la maison), équipée d’un cathéter, une sorte de tuyau de la taille d’un spaghetti, qu’on va remplir d’eau. Et mécaniquement, ça va gonfler à l’intérieur du ventre, comme une outre, jusqu’à faire la taille d’un petit ballon (ça ressemble à un implant mammaire, il y a un demi-litre d’eau à l’intérieur). On vérifie que la pose est bien réalisée en faisant une radio. Et ce ballon, il va rétrécir l’estomac, couper la faim, donner un sentiment de satiété plus rapide. Comme un anneau gastrique mais sans aucune opération. Ça prend 15 minutes en tout.

Le ballon va petit à petit se dégonfler, via une petite valve à l’intérieur, et se dissoudre naturellement, en quatre mois. Et on l’évacue naturellement puisque tout est biodégradable. En moyenne, les patients vont perdre 10 à 15% de leur poids en quatre mois, dont environ 7 kg le premier mois. Certains patients disent qu’ils ressentent pendant quelques jours des lourdeurs d’estomac ou des nausées, mais ensuite ça se passe bien.

Un coût de 4.000 euros, non remboursé par la sécu

Tout se fait accompagné d’un médecin et d’un nutritionniste. Et c’est validé par des études médicales. C’est une entreprise franco-américaine qui a mis ça au point, considérée comme l’une des dix ‘medtechs’ européennes les plus innovantes. Ils viennent d’ailleurs de s’introduire en bourse. Soixante cliniques le proposent déjà en France. Avec à la fois l’installation du ballon et un suivi, grâce à une balance et une montre connectées qui font remonter vers le médecin toute l’évolution du poids en temps réel, le sommeil, le rythme cardiaque…

Le tout est accompagné idéalement d’un régime avec suivi nutritionnel, parce que l’idée, ce n’est pas de reprendre du poids immédiatement après que le ballon se dégonfle. Le système est déjà utilisé par 100.000 patients dans le monde dans 60 pays. Et sur les études réalisées, 95% de la perte de poids est maintenue un an après la pose du ballon. A noter aussi que ce n’est pas destiné à n’importe qui: il faut avoir un indice de masse corporelle entre 27 et 40 (obésité : à partir de 30), c’est-à-dire surpoids ou obésité. On ne peut pas juste faire ça pour avoir un ‘summer body’…

Ce ballon gastrique coûte 4.000 euros. Et ce n’est pas remboursé par la sécurité sociale, car c’est plus considéré comme de la chirurgie esthétique. Même si, en réalité, ça peut réellement aider à lutter contre l’épidémie d’obésité et de diabète, et aider à répondre à un énorme enjeu de santé publique. Ils veulent en faire un dispositif de perte de poids facile et rapide, comparé à un anneau gastrique. Un peu comme la prise de botox en chirurgie esthétique par rapport à un lifting.

Anthony Morel