Sommet sur l'intelligence artificielle à Paris: "Les Français sont les meilleurs au monde"

"Les Français sont des spécialistes de l'IA, on est les meilleurs au monde. On est bons pour les créer, les façonner, un peu moins pour les vendre", estime ce dimanche sur RMC Luc Julia, ingénieur et directeur scientifique chez Renault.
Paris va accueillir, de lundi à mardi, le Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle, au Grand Palais, qui doit réunir dirigeants politiques et chefs d'entreprises. Emmanuel Macron a d'ailleurs, lors d'un entretien à la presse régionale, dévoilé la vision que doit adopter la France et l'UE, selon lui, dans ce domaine. Le président prendra la parole ce soir sur France 2 à nouveau sur ce sujet.
"D'un point de vue scientifique, à la Sillicon Valley, la plupart des chefs de l'IA sont français", affirme Luc Julia. "On est très bons en sciences et mathématiques [...] Pour développer et vendre l'IA, on est un peu moins bons", concède-t-il, à l'heure ou les concurrents américains et chinois, avec ChatGPT et DeepSeek, s'accaparent le marché. Mais un Français est venu pointer le bout de son nez, Le Chat, lancé par la startup Mistral, portée par Arthur Mensch, figure montante de l'IA.
"Il faut continuer d'innover et passer à l'échelle suivante", souligne Luc Julia, mais "pour cela, il faut beaucoup d'argent". Justement, ces lundi et mardi, Emmanuel Macron a promis que des annonces seraient faites.
L'IA française devrait avoir le vent en poupe avec des partenariats avec plusieurs grands groupes. Jeudi était dévoilée la signature d'un contrat avec les Emirats arabes unis, prévoyant la construction d'un "campus" axé sur l'IA avec "un data center géant d'une capacité de calcul pouvant aller jusqu'à un gigawatt".
"Il ne faut pas réguler à outrance"
Concernant les craintes sur l'IA, Luc Julia martèle qu'il est nécessaire de "comprendre et maîtriser" cet outil. "Elles font des erreur", assure-t-il, arguant ainsi qu'il n'y aura pas de "grand remplacement de l'humain", comme l'a évoqué Luc Ferry, un concept "idiot", a taclé l'ingénieur de chez Renault.
Emmanuel Macron a bien fait comprendre que trop de garde-fous nuieraient à l'innovation française et européenne, qui doit se démarquer face à la concurrence, craignant ainsi "trop de règles". Toutefois, il a souligné les besoins d'une IA "éthique" et une déclaration pourrait être signée par plusieurs États, à l'issue du Sommet mardi, à ce sujet. Il ne fait cependant, guère de doutes, que ni la Chine ni les Etats-Unis en feront partie. Pas de quoi en faire un "accord de Paris".
"Il manque beaucoup de régulation mais il ne faut pas réguler à outrance", tempère Luc Julia. L'IA, selon lui, va permettre (si ce n'est qu'elle le fait déjà) de réaliser des tâches "plus vite", parfois "mieux" mais les "métiers ne disparaîtront pas". L'IA doit être perçue comme "un assistant". De même pour le milieu scolaire, où les professeurs doivent savoir la maîtriser, selon lui. A terme, l'IA permettra de faire exercer "l'esprit critique" des élèves.