Intelligence artificielle: Emmanuel Macron plaide pour un "patriotisme économique et européen"

Dans un entretien accordé à plusieurs titres de PQR (presse quotidienne régionale) publié ce vendredi 7 février, dont Le Parisien et Ouest-France, Emmanuel Macron a disserté sur sa vision, pour la France et l'UE, à propos de l'IA (intelligence artificielle). Le chef de l'État a plaidé pour un "patriotisme économique et européen" et souhaite que le Vieux continent "accélère".
Cette prise de parole, plus rare désormais chez le président de la République depuis la dissolution, intervient alors que la France organise le Sommet pour l’action sur l’Intelligence Artificielle (jusqu'au 11 février) avec comme point d'orgue les journées de lundi et mardi au Grand Palais, réunissant des gouvernements, des scientifiques et des entreprises.
« Si l’Europe se saisit de ce sujet, simplifie, accélère, elle a une carte à jouer", assure Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a d'ailleurs posté sur le réseau social X, ce vendredi après-midi, "Vive Le Chat", en référence à cet outil d'intelligence artificielle développé par la start-up française Mistral. Celle-ci est dirigée par Arthur Mensch, figure montante de l'IA en France et dans le monde. Un marché qui génèrerait "14.000 emplois direct" pour "plus de "1.000 start-up" dans l'Hexagone, selon les chiffres du président rapportés par Ouest-France.
Concurrencer la Chine et les Etats-Unis
Dans les grandes lignes, Emmanuel Macron ne veut pas laisser le terrain de l'IA aux Etats-Unis (ChatGPT) et à la Chine (DeeoSeek), et ce alors que l'IA française, Lucie, soutenue par le gouvernement, a été moquée sur les réseaux sociaux pour ses lacunes et a été rapidement débranchée.
"Est-ce que l’on est prêt à se battre pour être pleinement autonomes, indépendants, ou est-ce qu’on laisse la compétition se réduire à une bataille entre les États-Unis d’Amérique et la Chine ?", interroge-t-il, selon ses propos rapportés par nos confrèes du Parisien.
Des normes, oui mais pas trop
Le président l'a assuré, l'IA ne sera pas une menace pour la culture ni les emplois, si elle est bien contrôlée. "Elle est peut être un instrument de création", "peut enlever des tâches très répétitives" et "permettre de libérer du temps".
Emmanuel Macron a bien fait comprendre que trop de garde-fous nuieraient à l'innovation française et européenne, qui doit se démarquer face à la concurrence, craignant ainsi "trop de règles". Toutefois, il a souligné les besoins d'une IA "éthique" et une déclaration pourrait être signée par plusieurs États, à l'issue du Sommet mardi, à ce sujet. Il ne fait cependant, guère de doutes, que ni la Chine ni les Etats-Unis en feront partie. Pas de quoi en faire un "accord de Paris".
Un contrat signé avec les Emirats arabes unis
Justement, lundi et mardi, Emmanuel Macron a promis des annonces, l'IA française devrait avoir le vent en poupe avec des partenariats avec plusieurs grands groupes. Jeudi était dévoilée la signature d'un contrat avec les Emirats arabes unis, prévoyant la construction d'un "campus" axé sur l'IA avec "un data center géant d'une capacité de calcul pouvant aller jusqu'à un gigawatt".
Toujours en France, d'autres data center devraient voir le jour, Ouest-France fait état d'au moins 28 localisés dans plusieurs régions françaises, "Certains seront prêts tout de suite, d'autres le seront d'ici 18 à 24 mois", rapporte le quotidien breton.