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"Une arnaque totale!": la Cnil retoque un projet de reconnaissance faciale dans les lycées

La Cnil a jugé illégale la mise en place de portiques de reconnaissance faciale dans les lycées, destinés à empêcher les intrusions et les usurpations d'identité.

La commission nationale informatique et libertés, la CNIL, dit non ! Le gendarme des données individuelles a retoqué l'expérimentation d'un système de reconnaissance faciale dans deux lycées de la région Sud, estimant que le dispositif était illégal.

Une victoire pour Arthur Messaud, juriste au sein de l'association "La quadrature du Net", qui défend les droits et libertés sur internet: "Ce qui nous peine le plus c’est de voir que les enfants sont instrumentalisés pour rendre acceptable une technologie parce qu’on prétend que c’est pour les protéger et que la technologie est pour les plus faibles".

"Un humain à l’entrée d’un établissement scolaire apporte autre chose qu’un contrôle électronique"

"Mais c’est une arnaque totale!. En fait le but c’est de légitimer et de rendre acceptable la reconnaissance faciale pour à terme la généraliser dans la rue et les commerces alors qu’elle reste inacceptable pour la plupart d’entre nous", ajoute-t-il.

De leur côté, les parents d'élèves sont soulagés: "Un humain à l’entrée d’un établissement scolaire apporte autre chose qu’un contrôle électronique. Rien ne peut remplacer la présence d’un surveillant qui connait les élèves et est attentifs à ce qu’ils deviennent", juge Céline Vaillant, secrétaire générale de la FCPE des Alpes-Maritimes.

Prévenir les intrusions et usurpations d'identité

À l'opposé, les élus à l'origine de ce projet sont furieux. Christian Estrosi, le maire LR de Nice où un dispositif devait être installé ne comprend pas l'avis rendu par la Cnil: "Aujourd’hui la reconnaissance faciale, chacun l’a sur son smartphone. La Cnil montre qu’elle est une institution poussiéreuse alors que j’estime qu’elle doit aider notre pays à construire des outils suivant l’évolution de notre société. C’est incompréhensible", juge-t-il.

Les portiques auraient du être installé pour la rentrée. La région Sud voulait mener cette expérience dans deux lycées de Marseille et Nice pour fludifier l'entrée dans les établissements mais surtout pour prévenir les intrusions et usurpations d'identité. Le coût de l'expérimentation est estimé à 200.000 euros.

Caroline Philippe et Laura Taouchanov (avec Guillaume Dussourt)