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Une stratégie à la "Notre-Dame" pour l'IA: quelles sont les ambitions d'Emmanuel Macron?

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Emmanuel Macron veut aller vite pour développer l'intelligence artificielle en France. Pour ça, il dit qu'il veut faire comme pour le chantier de Notre-Dame de Paris. C'est-à-dire en simplifiant et en accélérant les procédures. Un discours qui a fait son effet au sommet mondial sur l'IA qui se tient à Paris.

Deuxième jour pour le sommet de l'Intelligence artificielle à Paris. Lundi, Emmanuel Macron était au Grand Palais pour clôturer la première journée. Le chef de l'Etat a appelé à un "sursaut" européen et surtout, il a évoqué une stratégie d'action à la "Notre-Dame de Paris", référence aux procédures simplifiées pour la reconstruction un temps record de la cathédrale.

"Nous allons adopter la stratégie Notre Dame de Paris. On a montré au reste du monde que quand on s'engage sur un calendrier clair, on peut y arriver ! On décide, on simplifie toutes les procédures, une personne est en charge du projet et nous tenons nos engagements. Donc l'approche de Notre Dame sera adoptée pour les datas centers, pour les autorisations de mise sur le marché, pour l'IA et l'attractivité. Dépêchons-nous, c'est ce dont nous avons besoin", a détaillé le président de la République.

Alors forcément, ces mots ont particulièrement résonné chez les premiers concernés, les acteurs de la tech en France. Entendre le président parler de stratégie Notre Dame pour parler d'IA, c'est presque un miracle pour un étudiant comme Tom David, à la tête d'un labo sur l'IA à Sciences Po.

“Cette approche Notre-Dame, si ça veut dire on prend un problème, on s’en empare et on résout ce problème dans les temps, alors moi je soutiens et je signe en bas de la page. Il y a une seule manière d’essayer de gagner, c’est de participer”, appuie-t-il.

Encore temps de rivaliser avec Américains et Chinois?

Le Président entend par là accélérer, simplifier, les procédures pour l'installation de centres de données. Mais n'est-ce pas trop tard pour rivaliser avec nos concurrents américains et chinois. Non, répond Stéphanie Hospital, à la tête d'un fond d'investissement dans l'IA. “On n’est pas du tout à la traîne en France et je pense que l’exemple de Notre-Dame c’est l’image d’une mobilisation pour qu’on aille tous encore plus vite et qu’on joue collectif. C’est clé de pouvoir maîtriser ces technologies pour notre souveraineté”, assure-t-elle.

Aller vite, oui, mais pour Nicolas Miailhe, patron d'une start-up spécialisée dans l'IA, ça ne doit pas se faire au détriment de nos valeurs.

“L’IA change le monde, l’IA remet en cause notre culture. Soit on arrive à contrôler l’IA et on arrive à la rendre compatible à nos valeurs en Europe, soit nos valeurs, vous nous échapper”, confie-t-il.

Une IA à la Française en somme, c'est aussi une des ambitions de ce sommet.

Hélène Terzian avec Guillaume Descours