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We Save Homeless, l'application pour aider les SDF: On connaîtra leur position et leurs besoins

L'application permettra de localiser les SDF et précisera leurs besoins. (Photo d'illustration)

L'application permettra de localiser les SDF et précisera leurs besoins. (Photo d'illustration) - Joel Saget - AFP

L'application "We Save Homeless", présentée par plusieurs étudiants d'Epitech Lille lors du CES de Las Vegas dédié aux nouvelles technologies, propose d'indiquer sur une carte l'emplacement des sans-abri et personnes dans le besoin. Pour les développeurs de l'application, il s'agit avant tout de faciliter le travail des associations.

Martin Desrumaux, étudiant à Epitech et développeur de l'application "We Save Homeless":

"'We Save Homeless' est une application qui permet, en premier lieu, aux associations de pouvoir organiser leurs maraudes pour aider et identifier les besoins des SDF beaucoup plus facilement. On est en phase de développement intensif, pour pouvoir, en février, proposer une bêta à nos associations partenaires, pour qu'elles puissent tester et nous faire un maximum de retour afin que l'application soit la plus utile et la plus efficace possible.

Sur l'application, il y aura une carte avec des SDF localisés dessus et le détail de leurs besoins. Du coup, une personne qui partira en maraude verra qu'un sans-abri se situe à tel endroit, et a besoin d'une couverture ou bien d'une aide administrative… Si les bénévoles identifient des personnes qui ne sont pas dans le programme, ils vont pouvoir leur proposer de s'y inscrire et d'enregistrer leurs demandes pour, lors des prochaines maraudes, les aider plus précisément.

Bien sûr, les SDF ne sont pas immobiles. Mais on s'est rendu compte, en travaillant avec les associations, et notamment la GSCF, qu'ils restaient à un point et avaient généralement un secteur dans lequel ils revenaient souvent. Du coup c'est ce point-là que l'application vise.

"On ne stocke aucune information"

Les membres des associations auront dans leurs poches des petites cartes sans contact, du même principe que celles de paiement sans contact. Ils pourront lors de l'inscription, avec l'accord des SDF, leur demander des informations, par exemple depuis combien de temps ils sont à la rue, s'ils sont accompagnés... Toutes les infos seront enregistrées sur la carte, on pourra connaître leur position et leurs besoins.

On a beaucoup réfléchi sur le problème des dérives que cela pourrait engendrer. C'est pour ça qu'on ne stocke aucune information sur le serveur. Tout va être sur la carte, ce qui permettra de donner un maximum de droits sur l'information à la personne SDF. Pour les bénévoles qui font les maraudes, il suffit d'un identifiant et on aura accès à une date et des besoins. Ce n'est pas lié à la personne et ça permet de préserver son identité.

"Les institutions auront uniquement des statistiques"

Plus tard, une partie sera disponible pour les institutions. On a déjà commencé à en parler avec la mairie de Lille. Le but est de pouvoir leur offrir des statistiques pour leur montrer les problèmes qu'il y a aujourd'hui, et leur faire réaliser les différents soucis et les moyens de les résoudre. Avec des informations précises et des chiffres réels, et grâce aux associations permettant d'être beaucoup plus au contact, les institutions vont pouvoir avoir un retour direct sur cette information. Forcément, ça va permettre aux institutions de réagir et de se rendre compte des problèmes.

Les données accessibles aux associations seront différentes de celles accessibles aux institutions. Ces dernières n'auront pas accès à la localisation des personnes, elles auront uniquement des statistiques. Elles sauront qu'il y a tant de sans-abri qui ont tel besoin, que dans tel secteur il y a tant de personnes à la rue. Mais les institutions n'auront pas directement accès à leur position précise.

Une fois qu'on aura mis en place les parties à destination des associations et des institutions, on souhaite en développer une troisième, pour proposer à n'importe qui d'aider les associations et donc les personnes SDF."
Propos recueillis par Florian Huvier