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Vidéo de Gims: pourquoi souhaiter la bonne année n’a "rien de religieux"

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Dans "Apolline Matin" ce lundi sur RMC et RMC Story, Nicolas Poincaré s’est penché sur la vidéo de Gims qui demande qu’on ne lui souhaite plus la bonne année.

Le chanteur Maître Gims ne veut plus qu’on lui souhaite une bonne année, parce qu’il est musulman. Et d’ailleurs, il ne veut plus non plus qu’on l’appelle Maître Gims. Son nouveau nom de scène, c’est Gims, tout court. Et son vrai nom, c’est Gandhi Djuna. Il est né à Kinshasa, au Zaïre, il y a 35 ans.

Sa famille est arrivée en France lorsqu’il avait 2 ans. Il a 14 frères et sœurs, a été placé en foyer, puis en famille d'accueil. Il a vécu dans des squats dans le 19e arrondissement de Paris avant de devenir une des principales stars du rap français. Il est à l’origine du groupe “Sexion d'Assaut”, avec notamment Black M. Il est l’un des plus gros vendeurs de disques en France. En 2018, par exemple, il était deuxième, juste derrière Johnny Hallyday et juste devant son petit frère, Dadju. Il est aussi le premier rappeur à avoir rempli le Stade de France en 2019.

Un des meilleurs vendeurs de disques en France, mais pas un des meilleurs vendeurs de disques “français”. Parce qu’il est toujours Congolais, la nationalité française lui ayant été refusée à plusieurs reprises. En tout cas, même si vous n'êtes pas spécialiste des musiques urbaines, vous connaissez forcément, “La Même” en duo avec Vianney.

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Souhaiter la bonne année, c’est une politesse, un code social

Mais pourquoi donc Gims demande-t-il qu’on ne lui souhaite pas une bonne année ? C’est en tant que musulman qu’il fait cette demande. Elevé catholique, il s’est converti à l’islam à 18 ans. Et sur ses réseaux sociaux, il a publié ce week-end une vidéo dans laquelle il dit: "Les muslim, arrêtez ça, de me souhaiter une bonne année. Les frères, nous on ne fête pas ça, ça ne fait pas partie de nos convictions. Venez, on se concentre sur nos trucs à nous".

Alors, j’ai cherché et je n’ai pas trouvé pourquoi les voeux de bonnes années ne seraient pas conformes à l’islam. J’ai posé la question à Tareq Oubrou, l’imam de Bordeaux, qui a éclaté de rire en me disant qu’on dirait une mauvaise blague. C’est comme si quelqu’un demandait aux musulmans de ne plus dire “bonjour”, ou “bon après midi”. Souhaiter la bonne année, c’est une politesse, un code social qui n’a strictement rien de religieux.

Conclusion de cet imam : Il vaut mieux laisser la chanson aux chanteurs et la théologie aux théologiens…

Nicolas Poincaré