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Alimentation

75% des Européens plaident pour la création d'un chèque fruits et légumes pour les plus modestes

Des légumes dans un rayon de supermarché. (Illustration)

Des légumes dans un rayon de supermarché. (Illustration) - RMC

Une étude réalisée par l'Interprofession des fruits et des légumes frais (Interfel) à travers cinq pays de l'Union européenne constate que 75% des Européens sont favorables à la mise en place d'un chèque fruits et légumes à destination des ménages les plus modestes. Une donnée qui n'est pas sans lien avec l'inflation.

Manger plus de fruits et de légumes, mais sans se ruiner. C'est le désir d'une majorité d'Européens qui témoignent dans le dernier rapport de l'Interfel (l'Interfel, l'interprofession des fruits et légumes frais), publié ce jeudi. Ces derniers se déclarent favorables à la mise en place d'une aide à destination des ménages les plus modestes pour l'achat de primeurs. Une requête soutenue majoritairement dans l'ensemble des cinq pays sondés: l'Italie, l'Espagne, les Pays-Bas, l'Allemagne et la France.

Une consommation impactée par l'inflation

C'est une idée qui fait mouche. La proposition d'une mise en place d'un chèque fruits et légumes pour les ménages les plus modestes séduit. 75% des répondants à l'enquête Interfel s'y disent favorables. Les cinq pays concernés y adhèrent en majorité. En commençant par l'Italie (93%), l'Espagne (81%), les Pays-Bas (71%), l'Allemagne (67%), suivie par la France (63%).

Si plus de quatre habitants sur dix dans les cinq pays de l’étude (43%) ont déclaré avoir diminué leur consommation de primeurs en raison de l’inflation, les Européens ne négligent pas complètement les fruits et légumes. Bien au contraire. Le pourcentage de personnes déclarant manger au moins cinq portions de fruits et légumes par jour est le plus élevé en France (21%), et ne dépasse pas les 10% dans les quatre autres pays.

L’opinion française "se distingue ainsi de ses voisines par une bien meilleure connaissance des recommandations de santé publique en matière de consommation alimentaire", explique l'Interfel.

Une suppression des taxes

Et si pour manger plus de fruits et de légumes, il fallait aussi supprimer les taxes? C'est ce que souhaite une majorité d'Européens interrogés par l'institut Bona Fide, à raison de 87% des répondants. En tête, 94% des Néerlandais, suivis de 93% des Italiens, 92% des Français et 84% des Allemands.

Si l'Espagne est absente des réponses, c'est parce que le gouvernement espagnol a supprimé depuis le 1er janvier 2023 la TVA sur les denrées alimentaires de première nécessité, dont les fruits et légumes. Un an plus tard, 70% des répondants jugent que la suppression leur a permis d'en "acheter plus ou autant qu'avant".

Toujours selon l'Interfel, 89% des Européens (92% en Italie, 91% en France, 89% en Espagne, 87% en Allemagne, 84% aux Pays-Bas) sont favorables à ce que l’Union européenne puisse orienter ses subventions vers une production de fruits et légumes "durables sur le plan environnemental".

Cette enquête a été réalisée par l’institut Bona Fide en France, Allemagne, Pays-Bas, Espagne et Italie, auprès d’un échantillon de 4.000 personnes, représentatif des populations nationales âgées de 18 ans et plus (800 personnes dans chaque pays). Ce questionnaire auto-administré et basé sur la méthode des quotas a été diffusé du 26 au 29 janvier 2024.

Lilian Pouyaud