"C’est inabordable": face aux prix des produits alimentaires, la déconsommation au plus haut

Beaucoup l'attendent, mais la baisse des prix des produits alimentaires tarde toujours à se faire sentir. Dans les supermarchés, la situation est telle qu’elle entraîne un “tsunami de la déconsommation” selon Alexandre Bompard. Le président du groupe Carrefour alerte sur les "comportements de privations" qu'adoptent de plus en plus de consommateurs lorsqu'ils font désormais leurs courses.
Cidalia est bien entourée, avec sept petits-enfants à qui elle donne tout son temps, et depuis quelque temps, aussi tout son argent. “Moi, je ne m'achète plus rien. Je ne vais pas chez l'esthéticienne. Les produits de beauté, c’est terminé. Ce sont toujours eux en priorité”, assure-t-elle.
Malgré toutes ces concessions, cette mamie aux cheveux décolorés ne peut plus payer à ses petits-enfants leurs desserts préférés.
“Des glaces, ils n’en mangent plus. Avant, il y en avait toute l’année dans le congélateur, mais là, c’est terminé, c’est inabordable”, explique-t-elle.
La viande rouge absente des caddies
Dans tous les caddies croisés, peu sont remplis et très souvent on remarque une grande absente: la viande rouge. Argentine en parle d'ailleurs au passé. “Avant, je prenais du filet de bœuf, il était dans les 30 euros le kilo, même pas. Mais maintenant ce n’est plus possible, il est à plus de 45 euros. J’y mets toute ma retraite”, regrette-t-elle.
Avec 200 euros de budget courses par mois, Tiphaine fait désormais l'impasse sur les légumes frais. “On prend des conserves. Petits pois, carottes, haricots verts… mais pas de frais”, indique-t-elle. Cette étudiante en droit fait déjà face à une rentrée coûteuse.
“Simplement un manuel de droit, c’est 45 euros minimum. Donc on va moins se faire plaisir au niveau de l’alimentation pour privilégier les manuels à acheter, ça c’est clair”, pointe-t-elle.
Désormais, elle se tourne systématiquement vers les premiers prix, pour continuer de manger à sa faim.