Goût, composition, prix: que vaut le Babybel spécial raclette, nouveauté du groupe Bel?

Vendredi 13 décembre, nous fêterons la journée mondiale de la raclette. Car oui, ce plat typique de la montagne est devenu un tel phénomène de société qu'il a sa journée mondiale.
En France, on en consomme un kilo par an et par personne. Toutes les marques ont compris qu'il y avait là une véritable aubaine, et la plupart des grands groupes de l'industrie agroalimentaire ont développé leur version du fromage à raclette: les tranches saveur raclette Président pour Lactalis, le fromage à raclette Richesmonts pour Sodiaal, celui des marques de distributeurs...
Et la dernière arrivée dans cette catégorie: les Babybel spécial raclette du groupe Bel, commercialisés depuis le mois d'octobre. Mais que vaut cette innovation? Goût, composition, prix... RMC Conso a passé au crible ce nouveau produit.
Au goût, plus "Babybel" que "raclette"
Les Babybel spécial raclette doivent être mis 25 secondes au micro-ondes, explique l'emballage. Attention, avec un micro-ondes puissant, 15 à 20 secondes suffisent. Au-delà, le fromage est trop cuit, durcit, devient immangeable... Mieux vaut donc ne pas se rater.
Au goût, on retrouve surtout la saveur très neutre du Babybel classique. Rien à voir avec le goût prononcé du célèbre fromage des Alpes suisses et de Savoie. Même en le comparant à la version aseptisée de supermarché, au lait pasteurisé, le Babybel spécial raclette a une saveur bien moins forte et semblera probablement insipide aux puristes du fromage.
En revanche (et très logiquement), le Babybel spécial raclette n'émet aucune odeur désagréable. C'est même un argument de vente mis en avant par Alizée Lacroix, responsable communication du groupe Bel, contactée par RMC Conso.
Lorsqu'on observe la composition du Babybel spécial raclette, on comprend: la recette est quasiment inchangée par rapport au Babybel classique.
Arôme naturel de raclette
"On a voulu garder la recette de base, à laquelle on a ajouté un arôme naturel de raclette," explique la responsable communication.
Un procédé de fabrication évidemment très industrialisé, loin du savoir-faire artisanal qui nous est expliqué par Cyrille Lorho, fromager à Strasbourg, organisateur d'un Festival de la raclette au mois d'octobre:
"Ce qui va faire le goût, c'est déjà la qualité du lait: un lait de printemps, savoureux grâce au pâturage vert en cette saison, et qu'on sélectionne pour ça. Un lait qu'on utilise cru. Et puis il y a le temps d'affinage, chez nous cinq mois. Période pendant laquelle on frotte, on retourne, on bichonne nos fromages."
Le fromage à raclette traditionnel, protégé par deux labels, un label IGP pour la raclette de Savoie et un label AOP pour la raclette suisse du canton du Valais, répond à des cahiers des charges stricts: lait cru obligatoire, affinage pendant huit semaines minimum...
Le Babybel, lui, n'est affiné que pendant un petit jour. Alors, bien sûr, on compare ce qui est difficilement comparable et l'usage n'est finalement pas le même.
"Techniquement, ça reste du fromage. Mais bon, ça n'est pas tout à fait la même chose quand même, le Babybel, c'est pour une consommation ludique," souligne Cyrille Lorho.
"La raclette est un véritable phénomène de société qui a explosé il y a cinq ou six ans. C'est pour cela que les industriels viennent sur ce créneau, chacun veut sa part du gâteau."
Un fromage très cher
S'il n'a pas le même usage, le Babybel spécial raclette a pourtant un prix proche du fromage artisanal. 24 euros le kilo selon le prix relevé sur Carrefour drive par RMC Conso, contre 20 à 25 euros pour une raclette artisanale au lait cru vendue chez le fromager. Le fromage à raclette industriel de supermarché coûte plutôt 10 à 15 euros le kilo. Quant au Babybel classique, autour de 21 euros le kilo.
Comment expliquer ce tarif prohibitif pour le Babybel spécial raclette, aussi cher que la raclette de Savoie IGP, pourtant bien plus qualitative?
"Il y a eu tout un travail de recherche et développement, une étape ajoutée à la fabrication," justifie à ce sujet Alizée Lacroix.
Mais on peut aussi estimer que ce prix élevé est fortement lié au marketing. Le produit est en effet né d'une tendance repérée par la marque sur les réseaux sociaux:
"On a vu que les gens faisaient fondre nos Babybel classiques pour les verser sur des pommes de terre, on s'est dit qu'il y avait une version raclette à sortir," indique Alizée Lacroix.
Les Babybel sont par ailleurs vendus sous format de portions individuelles, ce qui explique aussi sans doute en partie le prix (le Babybel format "maxi" est bien moins cher au kilo).
Pour les fans de Babybel
Résultat, le mode de consommation du Babybel spécial raclette est différent de celui du fromage à raclette traditionnel, qui résonne avec convivialité et soirée entre amis.
"Le Babybel spécial raclette, c'est un petit snack que l'on mange rapidement sur un morceau de pain ou une pomme de terre, prêt en 25 secondes, avant le repas," affirme la responsable communication.
On fera tout de même attention à l'impact nutritionnel: c'est un snack à 59 calories (hors pain ou pomme de terre).
Vous l'aurez compris: le Babybel spécial raclette s'adresse plus aux fans de Babybel - qui sont nombreux, avec 260 millions de filets vendus pour l'instant en 2024 - qu'aux aficionados de la raclette.
Et cela semble fonctionner: 100.000 filets de Babybel spécial raclette se sont vendus en l'espace de deux mois, ce qui en fait le meilleur démarrage pour une édition limitée de la marque. Elle sera commercialisée jusqu'au mois de mars.