Fin de l'ASS, taxe lapin... Ce que les annonces de Gabriel Attal vont changer pour votre porte-monnaie

Le Premier ministre Gabriel Attal à l'Assemblée nationale, le 30 janvier 2024. - EMMANUEL DUNAND © 2019 AFP
Le Premier ministre Gabriel Attal s'est exprimé ce devant les députés pour présenter les grandes orientations de son gouvernement. S'il a multiplié les annonces sans parfois dévoiler beaucoup de détails, certaines auront des conséquences sur les finances des Français. RMC Conso fait le point.
Suppression de l'allocation spécifique de solidarité (ASS)
Le chef du gouvernement a annoncé la fin de l’allocation spécifique de solidarité et le basculement de ses bénéficiaires vers le revenu de solidarité active (RSA).
Créée en 1984, l’ASS est une aide destinée aux chômeurs en fin de droits, d’environ 545 euros par mois. Près de 321.000 personnes en bénéficient, selon les chiffres de 2021 de la DREES, le service statistique des ministères sociaux. Le RSA compte quant à lui plus de 2 millions d'allocataires.
Mais à la différence du RSA, l’ASS permet à ses bénéficiaires de continuer d'acquérir des trimestres pour le calcul de leur retraite. Un point extrêmement crucial, d’autant plus lorsque l'on sait que plus d'un allocataire sur deux a plus de 50 ans. C’est précisément cette différence qui pousse Gabriel Attal à la supprimer.
“Nous considérons que la retraite doit être le fruit du travail”, a affirmé le chef du gouvernement, mettant en avant une volonté de “combattre les trappes à inactivité”.
Une annonce qui a immédiatement suscité l'inquiétude des syndicats. Avec le RSA, “ils survivront", mais à la retraite, "ils seront encore plus pauvres", dénonce le président du syndicat des cadres CFE-CGC, François Hommeril, à nos confrères de France Bleu.
"Désmicardiser" la France
Une formule qui n'a pas manqué de marquer. Gabriel Attal a affirmé vouloir se pencher sur les petits salaires et "désmicardiser la France". Il a évoqué un chantier qui serait mené "dès le prochain projet de loi de finances", donc pour des mesures à l'horizon 2025.
"Nous avons un salaire minimum, un Smic, nettement supérieur à celui de nos voisins et nous en sommes fiers. Mais nous avons une part de nos travailleurs proche du Smic, beaucoup plus importante que nos voisins. C'est un problème", a-t-il déclaré, sans avancer de pistes concrètes.
Le nombre de salariés rémunérés au Smic a en effet atteint un niveau record en 2023. D'après le dernier rapport du groupe d’experts Smic citant la Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques (Dares), la France comptait 17.3% de salariés du privé payés au salaire minimum. Depuis le 1er janvier dernier, son montant est de 1766.92 euros brut, soit 1.377 euros net.
Entrée en vigueur de la "taxe lapin"
Chaque année, près de 27 millions de rendez-vous médicaux ne sont pas honorés par les patients. Pour limiter ce chiffre, Gabriel Attal a annoncé l'instauration d'une taxe dissuasive, baptisée “taxe lapin”.
“Pour les Français, il est insupportable de savoir que des millions d'heures sont perdues alors qu'ils attendent parfois des mois pour un rendez-vous”, a avancé Gabriel Attal.
Le chef du gouvernement avait déjà défendu cette idée au printemps dernier, alors qu'il était ministre des Comptes publics. Le projet soulevait cependant des question. Ces questionnements persistent puisque le Premier ministre n’a fourni aucun détail concernant la mise en place de ce dispositif.
Gabriel Attal a annoncé la généralisation d'ici 2025 du dispositif jusqu'ici testé dans 19 départements du territoire. Celui-ci oblige les bénéficiaires de cette aide sociale de 607.75 euros à réaliser 15 heures d'activité par semaine pour y prétendre.
Les personnes "rencontrant des difficultés particulières et avérées, en raison de leur état de santé, de leur handicap ou de leur invalidité" pourront en être dispensées. Les personnes isolées "sans solution de garde pour un enfant de moins de 12 ans" sont également concernées par cette exemption.
Simplifier l’accès à MaPrimeRénov'
“Nous allons simplifier massivement les normes: revoir les DPE, simplifier l'accès à MaPrimeRénov', faciliter la densification, lever les contraintes sur le zonage, accélérer les procédures”, a énuméré le Gabriel Attal lors de son discours de politique générale. Aucune information sur le fond n’a été mentionnée.
Pour rappel, MaPrimeRénov' est une aide de l'État destinée aux propriétaires qui souhaitent réaliser des travaux de rénovation énergétique au sein de leur logement.