Inflation: malgré l'appel de Bruno Le Maire, les industriels ne veulent pas renégocier les prix

Le géant mondial du lait, l'entreprise Lactalis, a réalisé un chiffre d'affaires record de 28 milliards d'euros en 2022. Un chiffre en hausse de 28,4%, 6 milliards d'euros de plus que l'année précédente. L'entreprise devient le leader français de l'agroalimentaire, devançant même Danone, et intègre le top 10 mondial du secteur. Mais ce chiffre d'affaires record interroge, alors que les prix de l'alimentation ont augmenté de près de 16% sur un an en mars dernier.
Surtout que depuis plusieurs mois, les prix des céréales sont en baisse ainsi que le prix du fret maritime. Des baisses qui ne se font pas ressentir sur les prix, au contraire. Sur RMC-BFMTV ce mardi, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a demandé de nouvelles négociations entre les distributeurs et les groupes agro-alimentaires pour faire baisser les prix.
Une répercution des prix de l'énergie?
Après ce coup de pression du ministre de l'Économie, les agro-industriels ont écrit à Bercy pour faire part de leur mécontentement. Ils refusent d'être montrés du doigt. Car si les prix de certaines matières premières sont à la baisse, les industriels rappellent qu'ils ont dû augmenter les salaires dans leurs entreprises et que les coûts de l'énergie ont parfois été multipliés par 4 ou 5.
Ils ne voient donc pas pourquoi ils devraient faire un geste et renégocier les prix. Du côté des distributeurs, on se félicite du soutien du ministre. Ces diminutions des coûts des matières premières rebattent les cartes. Les enseignes de la grande distribution appellent donc à de nouvelles négociations pour faire baisser les prix. Ils ont même commencé à contacter leurs clients en ce sens.
Mais la loi n'oblige pas les industriels à s'asseoir de nouveau à la table des discussions, reconnaît-on. Quoi qu'il arrive, ces baisses ne pourraient pas être répercutées avant la rentrée de septembre. Les associations de consommateurs, elles, alertent: si l'inflation continue sa course folle, on risque une grave crise sociale.