Nice: face aux impayés de son locataire, il décide de squatter son propre logement pour le récupérer

Le squatteur squatté. Exaspéré par les impayés de son locataire, le propriétaire d’un studio de Nice a décidé d’inverser la tendance en squattant son propre bien.
Tout commence en octobre 2022, quand un homme de 29 ans achète un studio sur la célèbre Promenade des Anglais, studio qu’il compte mettre en location, rapporte le quotidien local Nice Matin. C’est chose faite en février 2023. Mais les problèmes commencent dès le mois suivant. Se faire payer son loyer devient compliqué, le locataire trouvant chaque mois des excuses pour justifier ses retards.
Néanmoins, le propriétaire parvient à se faire payer tant bien que mal jusqu’au mois d’août dernier. Depuis, il n’a perçu aucun loyer et son locataire est injoignable.
Le propriétaire menacé de mort
Pour lui, c’est la goutte d’eau. Il décide alors de squatter officiellement son propre appartement. Il investit les lieux et au bout de 48 heures sans se faire expulser par les autorités, change les serrures, se déclarant officiellement squatteur. "J’ai investi les lieux. Il n’y avait que très peu d’affaires à lui, je pense qu’il n’habitait pas vraiment ici", assure le propriétaire du studio à Nice-Matin.
Dans la foulée, il prévient son ancien locataire qui voit rouge et l'injurie le menaçant de mort au passage avant de passer à l'action: "Il est arrivé avec des amis. Ils ont tenté de forcer le volet, car l’appartement est au rez-de-chaussée. Puis ils ont tenté d’ouvrir la porte avec une perceuse", raconte le néo-squatteur.
Sans succès mais depuis, le propriétaire ne peut quitter les lieux par peur de voir son bien de nouveau squatté. Peu importe, il a du travail de nettoyage, évoquant un bien laissé dans un "état déplorable" avec "de la crasse du sol jusqu’au plafond".
Les squatteurs plus sévèrement punis
"Le propriétaire s'expose lui-même à être condamné en tant que squatteur, soit 3 ans de prison et 45.000 euros d'amende", note ce mercredi sur le plateau des "Grandes Geuules" le député Renaissance Guillaume Kasbarian. "Il n'a pas suivi du tout la procédure judiciaire, ce n'est pas raisonnable d'autant que manifestement il y a des violences", ajoute l'élu sur RMC et RMC Story, alors que le gouvernement a modifié la loi récemment.
Après plusieurs affaires médiatisées, un nouveau texte de loi anti-squat a été adopté par les députés puis validé en juillet dernier par le Conseil constitutionnel. Ce texte qui triple les sanctions encourues par les squatteurs - jusqu'à 3 ans de prison et 45.000 euros d'amende, étend la notion de domicile aux résidences secondaires.
Par ailleurs, la propagande ou la publicité en faveur des méthodes facilitant ou encourageant la violation d'un domicile, constitue désormais un délit punit d'une amende maximale de 3750 euros.