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"C’est extrêmement dangereux": Véronique Bédague, PDG de Nexity, alerte sur "l’instabilité générale"

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PDG du promoteur immobilier Nexity, Véronique Bédague alerte ce jeudi sur RMC sur la situation politique et économique, qui met en danger l'emploi et l'investissement.

Un secteur déjà fragile, qui craint que les difficultés s’accentuent encore à cause de la situation politique. Alors que la menace de la censure se fait de plus en plus forte autour de Michel Barnier, et que le budget 2025 pourrait ne pas être voté, Véronique Bédague, PDG du promoteur immobilier Nexity, ne cache pas son inquiétude ce jeudi matin sur RMC.

"Les patrons d’entreprises ont appris à gérer l’imprévisibilité, explique-t-elle dans Apolline Matin. Avant, on faisait des plans à cinq ans. Maintenant, on fait des plans à six mois et déjà on est assez fiers de nous. Là, cette instabilité générale, puisqu’on ne sait pas où on sera dans 15 jours ou dans deux ans, ça rend le positionnement des patrons très difficile. Comment est-ce que vous décidez aujourd’hui d’embaucher ou de faire de l’investissement? Ça met ça à l’arrêt. Je pense que c’est extrêmement dangereux pour l’emploi, pour l’investissement, et pour l’économie en général."

L'invitée du jour : Véronique Bédague - 28/11
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Hausse des frais de notaire: "Je ne comprends pas cette mesure"

Dans l'immobilier, "ça repart un peu du côté de l’accession à la propriété", note Véronique Bédague. "Mais ce qui est toujours à l’arrêt, c’est l’investissement dans l’immobilier, souligne la patronne de Nexity. Au fond, le Pinel masquait le fait que l’investissement dans l’immobilier est surtaxé. Je le dis depuis trois ans. Ce n’est pas rentable d’acheter un logement pour le louer à une famille. C’est un problème majeur dans ce pays et il n’est pas réglé. On arrête le Pinel alors que le problème est sur la table. Il faut vraiment que lorsqu’un individu décide d’investir dans le logement, il y ait une rentabilité pour lui, c’est normal."

"Il faut traiter le problème de fond de cette surtaxation, ajoute Véronique Bédague. On ne veut pas d’une mesure d’exception, on veut juste être traité comme les autres investissements. (…) La construction n’a pas de raison de repartir, dès maintenant. On verra l’effet de cette reprise dans six mois, un an. Pour l’instant, on assiste à des destructions d’emplois dans le BTP."

Et pour Véronique Bédague, si le retour du prêt à taux zéro dans le neuf et sur tout le territoire est positif, l'une des mesures annoncées par le gouvernement reste incompréhensible. C'est la hausse des frais de notaire. "Après cette annonce, les bras m’en sont tombés, assure-t-elle. Je ne peux pas dire autrement. Les Français ont deux ans de vie immobilière bloqués. Ils comptent à l’euro pour accéder à la propriété. Et tout à coup, on leur dit qu’on va les taxer davantage. Je ne comprends pas cette mesure. Je ne la comprends pas."

Laurent Picat Journaliste RMC