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Shrinkflation: à quoi va ressembler l’affichage obligatoire dès le 1er juillet en grande surface?

Un supermarché à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 2 décembre 2022

Un supermarché à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 2 décembre 2022 - Philippe LOPEZ © 2019 AFP

Pour lutter contre la shrinkfllation qui sévit dans les rayons des supermarchés, le ministère de l’Économie a adopté un arrêté qui prévoit la mise en place d’une affichette à proximité des produits concernés. La mesure entre en vigueur dès le 1er juillet prochain.

Une pratique largement dénoncée par les associations de consommateurs. La shrinkflation, méthode exercée par les industriels de l’agro-alimentaire, qui consiste à diminuer la quantité d’un produit tout en augmentant son prix, va faire l’objet d’un encadrement à partir du 1er juillet prochain. Un arrêté publié au Journal officiel le 4 mai dernier prévoit l'affichage en magasin d’une étiquette "visible" et "lisible" lorsqu'un produit est touché par la shrinkflation.

La mention d’une information claire 

Cette nouvelle obligation prendra la forme d’une affichette directement apposée sur l’article ou à "proximité immédiate des produits concernés", prévoit le ministère de l’Économie, sans apporter davantage de détail. La mention exacte qui sera affichée est la suivante: 

"Pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au (préciser l'unité de mesure concernée) a augmenté de …% ou …€." 

Cette information devra figurer dans les magasins physiques de plus de 400m2 uniquement. Les petites surfaces, comme les Carrefour ou les Auchan Market, en seront épargnés. Son affichage s’étendra sur les deux mois qui suivent la date de commercialisation des produits concernés. 

Les produits alimentaires et non-alimentaires

Si la shrinkflation touche souvent les denrées alimentaires, cette mesure s’appliquera également sur les produits non-alimentaires "vendus dans une quantité  (poids ou volume) constante". Cela concerne notamment les lessives, produits pour bébé et tout autre article d’hygiène, qu’ils soient de marques nationales ou de distributeurs. 

Notez toutefois que les "denrées alimentaires pré-emballées à quantité variable” et celles vendues en vrac ne sont pas concernées. 

Les supermarchés qui ne respecteront pas cette nouvelle mesure pourront faire l'objet d’une "amende de 3.000 euros maximum pour une personne physique" et de "15.000 euros maximum pour une personne morale", prévient le ministère de ministère de l’Économie.

"De plus, les agents de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) pourront également prononcer des injonctions à l'encontre des établissements manquant à leurs obligations".

"Les industriels sont en train de contourner la loi" 

Invité d'Apolline de Malherbe ce vendredi sur RMC, Thierry Cotillard, président du groupement Les Mousquetaires, n’a pas caché son insatisfaction quant à cette mesure.

"J'ai 600 produits d’ici la fin de l’année qui font l’objet de shrinkflation, mais les industriels sont en train de contourner la loi. Un petit gramme de sel en moins et je passe à travers. Donc, en fait, il n’y a que trois produits sur 600 sur lesquels on va pouvoir afficher qu’il y a de la shrinkflation", dénonce-t-il.

L’association de consommateurs UFC-Que Choisir regrette quant à elle la possibilité pour les distributeurs d'afficher l'information "à proximité" d'un produit. Elle estime qu’il aurait été plus pertinent d’imposer un affichage directement sur les articles concernés. 

Autre limite: le fait que cette mesure exclue les sites internet des distributeurs qui proposent un service de livraison ou de drive. "Une exclusion qu’aucune contrainte technique ne saurait justifier", regrette l'association. 

Sabrine Mimouni