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Des billets de train Paris-Marseille à partir de 27 euros... Et bientôt l'ouverture d'autres lignes?

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La compagnie ferroviaire italienne a annoncé ce mardi 11 mars l'ouverture d'une nouvelle ligne de trains Paris-Marseille, qui circulera à partir du 15 juin. D'autres compagnies veulent se lancer sur ce marché avec l'intention de casser les prix.

80 euros, c'est le prix moyen, selon le comparateur Liligo, d'un trajet en train reliant Paris à Marseille avec la SNCF, jusque-là seule compagnie ferroviaire à effectuer ce trajet.

Mais l'arrivée sur cette liaison de Trenitalia, compagnie ferroviaire italienne, pourrait bien bouleverser les tarifs. Elle annonce, ce mardi 11 mars, la mise en vente de billets pour des trains qui circuleront à partir du 15 juin, à des prix particulièrement attractifs.

Les voyageurs pourront se rendre à Marseille depuis Paris en 3 heures 20 minutes pour 27 euros l'aller. C'est néanmoins le tarif minimum, les billets sur les périodes les plus prisées comme les week-end montant à 40 ou 45 euros.

54 euros aller-retour

Un prix qui reste compétitif: difficile de trouver plus bas, à part sur quelques billets (et à quelques euros près seulement) de la filiale low-cost de la SNCF, Ouigo.

Trenitalia est particulièrement intéressante pour les consommateurs qui souhaitent effectuer le trajet en première classe: la classe "business" de Trenitalia propose des tarifs à partir de 37 euros. Il n'existe pas d'équivalent chez Ouigo et la première classe de la SNCF est plus chère.

Il est donc possible de réserver un aller-retour pour Marseille, en plein mois de juillet, au prix de 54 euros... Impossible de comparer ce tarif à ceux pratiqués par la SNCF à la même date, pour la simple raison que les ventes des billets d'été n'ouvrent que... Demain. On comprend donc la stratégie marketing redoutable de Trenitalia de lancer ses ventes de billets un jour avant son concurrent.

On peut toutefois d'ores et déjà comparer les prix du transporteur ferroviaire français à ceux de son homologue italien pour la deuxième moitié du mois de juin. On constate que si la compagnie low-cost Ouigo propose bien quelques trajets encore moins chers (50 euros l'aller-retour), les TGV Trenitalia restent globalement meilleur marché que les TGV Inoui de la SNCF.

Lyon, Avignon et Aix-en-Provence desservies

Sur le trajet, les TGV Trenitalia feront escale à Lyon, Avignon et Aix-en-Provence qui s'ajoutent donc à la liste des destinations desservies par la compagnie. Le choix reste néanmoins plus limité en termes d'horaires puisque Trenitalia ne propose que quatre allers-retours par jour, là où la SNCF en propose une vingtaine.

Pour choisir le meilleur rapport qualité/prix selon vos contraintes horaires, RMC Conso vous conseille de comparer les tarifs, et éventuellement de vous aider d'un comparateur comme Kombo, Omio ou Trainline, qui a d'ailleurs lancé une promotion de -20% sur tous ses trajets pendant deux semaines. Une opération de communication qui surfe sur cette actualité... Au bénéfice du consommateur.

Paris-Marseille n'est pas la première ligne 100% française de Trenitalia: la compagnie opère des Paris-Lyon depuis 2021. Selon les données de Trainline, la conséquence en termes de prix a été visible rapidement: ils ont chuté de 43% entre 2019 et 2023. Autre effet, un bond des réservations de +334%.

Preuve de ce succès, Trenitalia ajoute un sixième aller-retour sur cette ligne. Quant à la ligne Paris-Milan, interrompue en août 2023 suite à un éboulement, elle reprendra également du service au début du mois d'avril.

Bientôt des Toulouse-Perpignan avec Renfe

Ce développement laisse présager l'ouverture future d'autres lignes. Questionnée à ce sujet par RMC Conso, Trenitalia nous répond que "pour l'instant, notre priorité est de pérenniser et développer nos lignes existantes, mais nous n'excluons pas d'explorer d'autres dessertes à l'avenir."

Des lignes très rentables comme Paris-Bordeaux ou Paris-Lille, à ce jour exploitées uniquement par la SNCF, pourraient effectivement intéresser la concurrence: Renfe, la compagnie ferroviaire espagnole, investit déjà dans le Sud-Ouest en ouvrant la ligne Toulouse-Barcelone au deuxième semestre 2025 (avec des arrêts à Perpignan et Carcassonne, entre autres).

La Franco-britannique Eurostar, compagnie du Paris-Londres, s'est positionnée récemment sur le Paris-Bruxelles en fusionnant avec la Belge Thalys, et pourrait, pourquoi pas, envisager un arrêt à Lille.

En dehors des compagnies nationales, des start-up ferroviaires entendent se lancer sur le marché à l'horizon 2027-2028. C'est le cas de Kevin Speed, qui veut relier Paris à Strasbourg, Lille et Lyon avec des arrêts à toutes les gares TGV intermédiaires, ou encore de Le Train, qui veut investir le Grand-Ouest, tout comme Proxima, qui espère desservir Rennes, Nantes, Angers et Bordeaux depuis Paris.

Depuis l'ouverture des lignes TGV à la concurrence en 2020, l'offre se développe donc lentement mais sûrement... Une bonne nouvelle pour les voyageurs urbains, qui pourront espérer trouver des prix plus bas pour relier les grandes villes.

Mais une possible mauvaise nouvelle pour les usagers de lignes moins empruntées et donc moins rémunératrices, qui pourraient voir leurs trains petit-à-petit supprimés (ou les prix fortement augmenter) si la logique de rentabilité prend le pas sur l'offre de service public.

Charlotte Méritan