RMC

Tests automatiques, détection en criant, nez électroniques... quand la recherche de la présence du Covid-19 se réinvente

Plus besoin de faire trifouiller les narines. Une entreprise française a mis au point une borne de détection du Covid-19. Sans aucun contact.

Souriez, vous êtes diagnostiqué. C’est presque aussi simple que ça. C’est Valéo qui a présenté il y a quelques jours cette borne de test anticovid, dont les résultats seraient quasiment aussi fiables que ceux d’un test PCR. Mais sans aucun contact avec le patient.

Ca prend la forme d’une borne équipée d’un grand écran, comme quand vous passez commande au fast food. On s’assoit. On répond à deux ou trois questions sur les symptômes éventuels, et surtout, cette borne est équipée de capteurs électroniques : une caméra couplée à de l’IA va analyser à distance votre âge, votre sexe, votre rythme cardiaque, votre température, un radar va mesurer votre amplitude respiratoire et à partir de tous ces éléments là, on va déterminer que vous êtes positif ou non.

Cela prend deux minutes en tout, et sur les tests qui ont été réalisés, le taux de réussite est de 94. Un peu moins bien qu’un test PCR classique (98%), mais mieux que les tests salivaires ou antigéniques où l'on est plutôt autour de 80%. La technologie est brevetée, mais doit encore obtenir une autorisation de mise sur le marché.

En attendant elle est déjà testée dans plusieurs hôpitaux en France, en Tunisie et en Israël. Et ça pourrait quand même largement faciliter nos vies en cas de doute. On pourrait les installer dans les lieux publics, stades, salles de concerts, aéroports. Seul possible défaut: on peut mentir sur les symptômes, donc c’est un système basé en partie sur la bonne foi...

>> A LIRE AUSSI - "Ce sont des fils à papa qui viennent faire leur fête!": ces mamans de Stains exaspérées par des "rave party" chaque week-end

Nombreuses expériences

On peut également se faire tester en chantant ou en criant. C’est un chercheur néerlandais, Peter Van Wees, qui travaille sur une technique de test assez inattendue mais très sérieuse, même si elle reste expérimentale.

Il a mis au point un test anti-covid en criant. Ca prend la forme d’une cabine individuelle fermée hermétiquement dans laquelle le patient qui veut se faire tester va au choix chanter ou crier à pleins poumons, en postillonnant tout son soul. Le but étant de récolter le plus de particules virales possibles.

La cabine est équipée d’un système de purification et d’analyse de l’air qui serait capable de détecter la présence du virus. Et évidemment de la désinfecter totalement avant l’arrivée de la personne suivante. En tout, le test prend trois minutes, quand même moins désagréable qu’un coton tige qui vous chatouille le fond des narines.

Pour l’instant c’est une expérimentation. Mais ce chercheur imagine déjà son invention dans des aéroports, à l’entrée des écoles ou encore dans les stades. Il y aussi encore des programmes capables d’analyser le spectre sonore de la toux, qui a une signature particulière : il suffirait alors de tousser sur son smartphone pour être diagnostiqué !

Vers des nez électroniques?

Des "nez électroniques" capables de "sentir" la présence du virus à bord de la cabine d'un avion, c'est un autre projet qui repose un peu le même principe que les chiens renifleurs de bagages. C'est une startup américaine, Koniku, spécialisée dans les biotechnologies sur des capteurs olfactifs intelligents, qui envisage de placer ces nez à l’entrée de l’appareil par exemple.

Un dispositif assez fou, composé de vraies cellules biologiques vivantes, de vrais neurones, couplées à des processeurs informatiques, et capables d’aspirer l’air de la cabine et de détecter en quelques secondes la présence de certaines molécules très précises. Ca peut-être des explosifs, c’est d’ailleurs leur utilité première.

Mais ça pourrait aussi être un virus, autrement dit, ces petits capteurs pourraient détecter la présence du coronavirus lorsqu’un passager malade entre dans l’avion, grâce à certaines molécules présentes dans son haleine ! Pour l’instant on est vraiment à la phase de prototype, c’est une technologie en cours de développement. Les premiers tests sont prévus pour la fin de l’année.

>> A LIRE AUSSI - Royaume-Uni: épidémie de chutes dans les transports en commun londoniens

Anthony Morel