"Déni complet", "mépris": la députée LREM Claire O’Petit tacle Edouard Philippe
Elle n'ira certainement pas grossir les rangs du parti "Horizons", lancé par Edouard Philippe. Claire O'Petit, députée LREM de l'Eure depuis 2017, a taclé l'ancien Premier ministre, en poste de 2017 à 2020, ce vendredi dans "Les Grandes Gueules" sur RMC et RMC Story.
"Je suis vraiment très, très souvent en contact avec Emmanuel Macron, a expliqué l'ancienne membre de l'émission. Pas au téléphone. Au téléphone, j’ai le droit à son épouse, mais lui jamais. C’est par SMS, par Telegram. Il y a des choses que je lui remonte. Des fois, je n’en entends jamais parler. Et puis quelques fois, tiens… Ça fait plaisir. Il y a une écoute réelle. Au moment des Gilets jaunes, ce n’était pas trop avec le président. On lui remontait, mais c’était avec le Premier ministre de l’époque. Là, nous n’avons pas été écoutés, pas du tout, par Edouard Philippe."
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"Nous n’avons pas été écoutés du tout"
"Des collègues diront peut-être autre chose, a poursuivi Claire O'Petit. Nous nous rencontrions tous les mardis, et il était là, dans la salle Colbert. Nous prenions la parole. J’ai même des photos où je suis en train de lui expliquer ce qui était en train de se passer avec les 80 km/h, cette colère que l’on sentait venir, remonter. Nous avions une collègue qui prenait le micro en lui disant: ‘Tu vas voir la colère’. Je me disais qu’elle avait un courage incroyable. (Etait-il dans le déni ?) Complet ! Ce n’était pas possible, c’est lui qui avait raison. Et nous, on n’était jamais que des députés... On a senti un mépris. Ce n’est pas une impression. On le sentait venir et nous n’avons pas été écoutés du tout."
Selon Claire O'Petit, "ça n’a strictement rien à voir" pour les relations entre les députés de la majorité En Marche et le gouvernement de Jean Castex. "Le président du groupe a changé. Avec Christophe Castaner, ce n’est plus du tout la même chose. Il y a un respect, une écoute. C’est vraiment très, très bien. Et avec le Premier ministre que nous avons aujourd’hui, c’est du petit lait", assure la députée de l'Eure.
"Une aventure extraordinaire" et beaucoup de frustration
A quelques semaines de la fin de cette mandature, et sans pouvoir dire encore s'il se représentera, Claire O'Petit ne regrette pas son engagement. "C’est une aventure extraordinaire, que je n’aurais jamais cru pouvoir atteindre, bien que j’en rêvais. Ça faisait partie de mes ambitions. Il faut en avoir dans la vie. J’étais conseillère municipale pendant deux mandats à Saint-Denis, dans l’opposition. Ça forme, c’est très important pour les députés d’avoir fait au minimum un mandat."
Mais "on ne peut pas agir autant que l’on voudrait", admet la députée. "C’est extrêmement frustrant. Il faut être capable, surtout quand on fait partie d’un groupe, de composer. En étant dans la majorité, on est obligé quelquefois de mettre nos convictions de côté. Vous avez vos idées, vos convictions, et vous avez des débats en commissions, en groupe. Nous prenons des décisions en majorité."