Faut-il lever les restrictions? "Tester non-stop les enfants, ça devient une maltraitance institutionnelle"

Vers une sortie progressive des restrictions? Un Conseil de défense sanitaire est réuni jeudi matin à l'Elysée doit "donner de la visibilité" quant aux restrictions liées à la crise sanitaire, même si la situation épidémiologique doit maintenir le statu quo pour au moins quinze jours.
L'exécutif est confronté à une situation paradoxale: si le nombre de cas positifs continue à augmenter - et à battre des records à plus de 300.000 contaminations quotidiennes sur la moyenne des sept derniers jours -, la pression sur l'hôpital et notamment les services de réanimation tend à stagner.
Parmi les options du conseil présidé par Emmanuel Macron, une solution intermédiaire est à ce stade privilégiée. Elle consiste à donner un calendrier de levée des restrictions, notamment en ce qui concerne les jauges, l'interdiction au moins jusqu'au 24 janvier des concerts debout et la fermeture des discothèques.
"On devrait demander aux Français encore deux semaines d'efforts avant de lever des restrictions", a expliqué une source proche de l'exécutif à l'AFP. "On veut donner un peu de visibilité, d'autant que les gens en ont marre. On va dire que si les conditions s'améliorent, dans une ou deux semaines on lèvera des restrictions", ajoute une autre source.
"Libérons nos enfants"
Les Grandes Gueules sont revenues ce jeudi matin sur ce débat de l'ouverture ou non des restrictions. Chroniqueurs et auditeurs semblent s'accorder sur le fait qu'il va falloir en priorité lever un maximum de restrictions visant les enfants, comme l'illustre David, directeur d'agence bancaire et auditeur RMC.
"Il y a un ras-le-bol général. Il faut qu'on libère a minima du masque nos enfants. On est en train de détruire l'éducation de nos plus petits. Voir la bouche de l'enseignant, mine de rien, c'est aussi apprendre à parler, apprendre l'expression. Donc libérons nos enfants."
Bruno Pomart, ancien policier du Raid, explique également avoir deux petites filles âgées de trois et cinq ans qui sautent l'école à cause du protocole. "On ne les envoie plus à l'école à cause de ça. On n'en peut plus. Cela devient chiant au bout d'un moment. C'est infernal.", souffle-t-il. "Tous les jours, tester de enfants c'est impossible. Ça leur fait mal", confirme l'avocate Marie-Anne Soubré.
"On trouve normal de les martyriser ainsi. C'est fou"
"Ça me choque car les enfants ne râlent pas. Les adultes, on râle toujours pour tout et rien. Les enfants ne manifestent pas, ne votent pas, et on trouve normal de les martyriser ainsi. C'est fou", renchérit Olivier Truchot.
"Mercredi, j'avais un petit de dix mois à tester. C'est horrible"
Auditrice RMC, Martine est aide-soignante dans l'Isère et réalise des tests antigéniques en pharmacie. Elle témoigne de la cohue et de la queue dès 8 heures du matin pour qu'enfants et parents se fassent tester en raison du protocole de l'Education nationale. Il est temps de passer à autre chose selon elle.
"J'en peux plus, on lève (les restrictions)! Mercredi, j'avais un petit de dix mois à tester. C'est horrible. En plus, on prend un écouvillon adulte. Ils sont obligés, sinon ils ne peuvent pas mettre leur enfant à la crèche. C'est devenu une maltraitance institutionnelle. C'est grave ! On n'a pas de tests salivaires."
La question de la campagne massive de tests doit ainsi être abordée par le conseil sanitaire, alors que près de 1,6 million de prélèvements nasopharyngés PCR ou antigéniques ont été effectués la semaine dernière.
Sa pertinence est désormais remise en cause par certains experts, eu égard à la circulation incontrôlable du virus, alors que la campagne massive devrait coûter "un peu plus d'un milliard et demi d'euros en janvier", avait affirmé lundi le ministre délégué aux Comptes publics, Olivier Dussopt.