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Guerre en Ukraine: "Tout à fait possible que Poutine utilise ses armes chimiques" selon le général Desportes

Selon le général Vincent Desportes, invité des "Grandes Gueules" ce lundi sur RMC et RMC Story, Vladimir Poutine a encore en réserve des armes qu’il n’a pas utilisées depuis le début de la guerre en Ukraine. Comme les armes chimiques.

La menace nucléaire, mais pas seulement. Près de deux semaines après le début de la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine a encore les moyens d’accentuer la pression selon le général Vincent Desportes, ancien directeur de l’Ecole de guerre. "Chacun sait que monsieur Poutine est dans une impasse, estime-t-il ce lundi dans ‘Les Grandes Gueules’ sur RMC et RMC Story. Il est obligé de suivre la logique normale de la guerre, qui est la logique de l’escalade. Or monsieur Poutine n’a pas fait donner toute la puissance dont il est capable. On sait qu’il y a deux armes qu’il n’a pas utilisées, et qui sont utilisables dans la doctrine russe, qui est la doctrine soviétique."

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"Poutine n’a surement pas détruit ses stocks d’armes chimiques"

"C’est d’une part l’utilisation de l’arme nucléaire tactique, c’est-à-dire sur l’Ukraine, poursuit le général Vincent Desportes. Il est normal dans l’armée russe, quand on éprouve une difficulté militaire sur le terrain, de passer au niveau supérieur. Et pour arriver à avancer, on va tirer une arme nucléaire tactique, sur une ville ou sur une concentration ennemie. Ce qui changerait totalement la nature de la guerre et sidérerait le monde. Le deuxième type d’arme que monsieur Poutine n’a pas utilisé, qu’il peut utiliser et qu’il utiliserait vraisemblablement, ce sont les armes chimiques. On s’aperçoit qu’il n’est pas très fan des traités internationaux. Il n’a surement pas détruit ses stocks d’armes chimiques. Il les a et donc il est tout à fait possible qu’il les utilise. Il a beaucoup plus de réserves matérielles que les Ukrainiens."

"C’est un homme que rien ne ralentira dans l’utilisation de la violence"

Pour le général Vincent Desportes, "l’Ukraine gagnera dans le long terme" puisque "quoi qu’il arrive, monsieur Poutine perdra la paix". "Quant à la guerre immédiate, on ne voit pas comment il pourrait la perdre, explique-t-il. On sait que c’est un homme qui peut être d’une extrême violence. Chacun se rappelle comment il a rasé Grozny, dans la guerre de Tchétchénie. On se rappelle comment il a traité Alep (Syrie). C’est un homme que rien ne ralentira dans l’utilisation de la violence pour parvenir à ses fins. Il faut se rappeler l’histoire de la Russie. C’est l’histoire de la terre brulée. On préfère faire brûler son propre pays plutôt que perdre, on va au bout."

Et après l’Ukraine, Vladimir Poutine pourrait s’en prendre à un autre pays voisin. "La Moldavie est la prochaine cible, les chars russes sont à 50 km, assure le général Vincent Desportes. Aucun traité ne protège la Moldavie. Mais rien n’empêche l’Amérique, grand défenseur de la liberté et de la démocratie, d’envoyer des soldats là-bas. L’Amérique prétend être le grand défenseur de l’Otan, celui qui défend l’Occident. Pourquoi avons-nous aujourd’hui une armée en capacité relativement réduite en Europe ? C’est parce que l’Amérique a toujours prétendu nous défendre. Au lieu d’avoir des discours et des armes, j’aimerais bien des discours et des actes. Il est encore temps d’agir. Il ne faut pas attendre trop longtemps."

LP