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"Ils ont Collard, on a Orban": les coulisses de la guerre des ralliements Zemmour-Le Pen

La guerre se poursuit entre les camps de Marine Le Pen et d'Eric Zemmour, avec les ralliements et des défections depuis la semaine dernière.

Le feuilleton à ne pas manquer ces derniers jours. Il ne s’agissait pas de règlements de comptes dans la famille Ewing et du célèbre feuilleton américain Dallas mais bien de politique et du clan Le Pen. Depuis que Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen et petite fille de Jean-Marie Le Pen, a affirmé qu’elle ne soutiendrait pas la candidate du Rassemblement national, rien ne va plus dans la famille et dans le parti.

Après le départ de l’ancien avocat Gilbert Collard chez Eric Zemmour, c’est cette fois l’hypothèse de la trahison de l’Euro député Nicolas Bay, très proche idéologiquement de Marion Maréchal, qui a agité le week-end de la candidate à la présidentielle. L’occasion pour elle de remettre les points sur les i, samedi à Madrid: "De manière générale, ceux qui veulent partir partent, mais ils partent maintenant".

Les langues se délient: "Rien de mieux pour pousser les gens à se casser"

Recadrage en règle, assez violent. Résultat, Nicolas Bay réaffirme qu’il soutient la campagne de Marine Le Pen, sans préciser jusqu’à quand. Et en coulisses, selon nos informations, les langues se délient. Le RN mène "une guerre psychologique" affirme un proche de l’eurodéputé, "ceux qui hésitent se sentent insultés et iront bientôt voir ailleurs". Même sentiment chez les proches du sénateur RN Stéphane Ravier, lui aussi soupçonné de vouloir basculer chez Eric Zemmour. "Il n’y a rien de mieux pour pousser les gens à se casser" alors oui, "la porte est forcément ouverte".

Comment a-t-on vécu ce week-end dans le clan de Marine Le Pen? Avec "sérénité", nous dit-on officiellement, même si une fidèle de la candidate, au front depuis 20 ans, estime qu'en réalité ce feuilleton empêche de faire campagne. "Avant, on avait le Covid. Maintenant, on a les pseudo-ralliements des gens chez Zemmour". Mais cette proche de la candidate se rassure: "Eux ils ont Collard et nous on a Viktor Orban", le Premier ministre hongrois qui a officialisé son soutien ce week-end.

Du côté du clan Le Pen, même embarras. Pour un membre de la famille, les derniers départs et l’union des droites voulue par Zemmour n’est "qu’une régression politique". "Nous, on n’est plus dans le clivage droite/gauche, ça n’existe plus. Nous, on construit le bloc 'populaire' face au bloc 'élitaire'". Comprendre, Marine Le Pen est la candidate du peuple, là où Eric Zemmour, comme Emmanuel Macron, serait lui aussi celui de l’élite.

Jean-Marie Le Pen à la rescousse

Le menhir, le patriarche Jean-Marie Le Pen, lors d’une soirée crêpes chez Marine Le Pen dimanche pour la Chandeleur, a profité de l’occasion, lui qui n'est pas toujours tendre avec sa fille, de lui apporter cette fois un soutien en bonne et due forme.

Le fondateur du FN a visiblement décidé cette fois de défendre le clan familial. Arrivera-t-il maintenant à convaincre sa petite fille Marion Maréchal de ne pas céder aux sirènes d’Eric Zemmour ? L’homme fort de Montretout a proposé un conseil de famille pour régler cette affaire. La suite donc au prochain épisode. 

Jérémy Trottin (édité par J.A.)