Logos nutritionnels: "Le consommateur se doute déjà qu'il y a beaucoup de sucre dans le soda"
Vert, bleu, orange ou violet, ces nouveaux codes couleur seront bientôt testés sur 800 produits et dans une cinquantaine de grandes surfaces en France. La couleur indiquera si en termes nutritif le produit est bon à consomme, très souvent, souvent, modérément ou occasionnellement en petite quantité.
Un nouveau dispositif annoncé par la ministre de la Santé mardi qui cherche à sensibiliser les Français, de plus en plus touchés par l'obésité et le diabète. "Je comprends la démarche parce qu'on a envie d'aider les gens à éviter de prendre du poids ou à maigrir, c'est vrai qu'on est en pleine épidémie de diabète et d'obésité donc il faut réagir", admet la nutritionniste Laurence Plummey qui doute toutefois des effets de cette initiative.
"Est-ce que le consommateur ne se doute pas déjà que dans un litre de soda il y a beaucoup de sucre, que le beurre c'est gras, que les légumes et les fruits ça sera forcément un point vert. Je pense qu'on ouvre des portes ouvertes et qu'on n'apprend pas grand chose au consommateur", constate-t-elle.
"On nous prend pour des enfants"
Olivier Truchot doute aussi de la méthode. "On nous prend pour des enfants. Là c'est vraiment la maîtresse et les enfants. Marisol Tourraine c'est la maîtresse et on attend de savoir ce qu'on peut manger", lance-t-il. La commerçante Claire O'Petit dénonce également une forme d'hypocrisie de ces étiquetages et réclame plutôt des normes que des codes couleur. "Les industriels devraient avoir des normes maximum de sucre etc. Ca ne coûte pas plus cher de faire du bon, interdisons le mauvais!", propose-t-elle.
Pour la nutritionniste, les logos et les indications nutritionnelles ont par ailleurs déjà démontré leurs limites. Elle prend pour exemple certains fast-food qui affichent sur leurs produits la teneur en sucre ou en graisse.
"Est-ce que vous croyez que ça a diminué la fréquentation de ces restaurants? Pas du tout. Parce que l'acte d'achat et de consommation d'un produit n'est pas du tout lié au profil nutritionnel du produit, mais c'est lié à l'émotion, au plaisir, à la convivialité".
Ces codes couleurs sont pour elle une mesure prise dans "l'énergie du désespoir" face à l'obésité. Laurence Plumey aimerait que les efforts se concentrent davantage sur l'activité physique. "Nous sommes de plus en plus sédentaires, c'est la maladie du siècle".