Malgré sa sympathie pour le mouvement, Jean-Marie Le Pen n'aurait pas pu porter un "gilet jaune"
Un œil de verre, des hanches artificielles, des appareils auditifs, mais toujours debout. Voilà comment se décrit Jean-Marie Le Pen, ancien président du Front national, qui publie le deuxième tome de ses mémoires.
Il n’est plus aujourd’hui dans la vie politique, mais il affirme se maintenir d’abord par la pensée et il garde un regard avisé sur la situation politique du pays comme sur la crise des "gilets jaunes" qui a occupé une grande partie du paysage politique au cours de la dernière année.
Malgré son combat politique, il affirme aujourd’hui qu’il n’aurait pas pu être dans la rue avec un "gilet jaune".
"Pour moi, le ‘gilet jaune’ était le chef de la manifestation. Mais en vérité, la manifestation n’avait pas de chef, mais il y avait un gilet, un uniforme. Et c’est l’identité de l’uniforme qui a fait la force de rassemblement de gens qui avaient des opinions différentes. C’est cette veste jaune qui a fait que c’est apparu comme une armée organisée", explique Jean-Marie Le Pen sur le plateau des Grandes Gueules.
"Le gouvernement a joué la durée"
Il affirme par ailleurs, qu’il a vu le mouvement des « gilets jaunes » avec une certaine sympathie. "Le peuple est intervenu dans ses propres affaires avec une certaines détermination", affirme-t-il, même s’il confie qu’à la fin, la répétition des manifestations devenait "fatigante pour tout le monde, y compris pour les manifestants".
"Le gouvernement a joué la durée, les a fatigués. Mais ça a duré longtemps quand même et ils sont toujours présents. En tout cas, on ne peut pas dire qu’ils soient complètement partis", indique-t-il.
S’il affirme donc avoir eu de la sympathie avec le mouvement né en novembre 2018, il ne se place pas comme beaucoup d’autres opposants à la politique du gouvernement sur la question des violences policières. En effet, pour lui, lors d’un affrontement, il peut y avoir des blessés dans les deux camps.
"Il peut y avoir des moments où il y a des excès, c’est évident. Ce sont des hommes ou des femmes avec des sentiments, des réactions qui sont tout à fait normales. Et quand on s’empoigne, il ne faut pas s’étonner qu’on se fasse mal", affirme Jean-Marie Le Pen.