Tout le monde n'a pas 1,20€ pour une baguette, mais on a 500 euros à mettre dans un smartphone!
A l'heure où les scandales alimentaires se succèdent, où le pouvoir d'achat est en berne, il faut réapprendre à se faire à manger. C'est le message martelé ce jeudi dans M comme Maïtena par Hélène Binet, directrice éditoriale et responsable de "La Ruche qui dit oui!" (vente de produits de saison en circuit court et directement du producteur au consommateur, NDR).
"On ne sait plus ce qu'on a dans notre assiette, les scandales alimentaires se succèdent les uns après les autres. il y a un ras le bol! On a envie de reprendre le pouvoir sur son assiette et savoir d'où ça vient", déclare-t-elle.
"Il faut réduire considérablement l'industriel et se passer des produits transformés. Parce que plus on met de sucres, d'additifs, de sel, et plus ça coûte cher. Une pizza à faire soi-même ça ne prend pas beaucoup de temps mais ça coûte beaucoup moins cher qu'une pizza surgelée".
"Redonnons du sens à notre alimentation"
Même quand on manque de temps, il est toujours possible d'éviter les plats préparés de la grande distribution et de se préparer un repas frais, assure Hélène Binet. "Je suis mère de 3 enfants, je rentre tard, mais je fais quand même ça. On peut faire la cuisine avec les enfants, ils adorent ça. Sinon, on prend des pâtes artisanales, un petit peu de crème fraîche et ça va bien".
Par contre, qu'on ne lui dise pas que bien manger coûte cher.
"Tout le monde n'a pas 1,20€ à mettre dans une baguette? Mais tout le monde a 500 euros à mettre dans un smartphone! Donc il y a aussi des arbitrages à faire. Le budget des ménages concernant l'alimentation a considérablement chuté ces dernières années. Remettons du sens à notre alimentation. Quand on se nourrit, on ne se nourrit pas que pour soi, on se nourrit pour les paysages, pour l'environnement."