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Économie

Budget: pourquoi le gouvernement veut raboter les dépenses sur l'apprentissage

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Double peine pour les entreprises: le gouvernement compte baisser les aides et augmenter les charges liées à la formation d'apprentis.

A la recherche de 60 milliards d'euros d'économies d'argent public, le gouvernement prépare un coup de rabot sur les dépenses d’apprentissage et devrait opérer en trois temps. D’abord sur la prime d’apprentissage. Versée la première année à l’entreprise qui prend un apprenti quel que soit le niveau de formation préparé et la taille de l'entreprise qui recrute, elle serait ramenée de 6.000 à 4.500 euros.

Dans un deuxième temps: le gouvernement prévoit une réduction des allègements de cotisation sur les salaires des apprentis. Actuellement, pas de cotisations salariales pour les apprentis jusqu’à 79% du Smic, la barre serait redescendue à 50%.

Et dans un troisième temps, les rémunérations des apprentis au-delà de 50 % du Smic seraient soumises à la CSG et CRDS, alors qu’elles en étaient complètement exemptées jusque là.

Pour les entreprises, c’est la double peine : moins d’aides et plus de charges.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Lechypre d’affaires : Économies, faut-il s'attaquer à l'apprentissage ? - 10/10
2:29

Pourtant, le système fonctionne

Pourtant, la politique de l’apprentissage est un vrai succès. C’était une faiblesse française, on enviait l’Allemagne ou la Suisse. Entre 2018 et 2023, le nombre d’entrées en apprentissage a été multiplié par 2,7, passant de 321.000 à 852.000 apprentis.

Un essor dû à la réforme de 2018 qui a libéralisé le cadre de la formation en assouplissant notamment les limites d’âges de l’apprentissage (de 26 à 29 ans révolus), et en le revalorisant financièrement.

Mais ce succès du dispositif coûte cher à l’Etat, entre 14 et 20 milliards d’euros selon les estimations, un coût qui a triplé depuis 2018. Et surtout parce qu’il y a trop d’effets d’aubaine, notamment pour les élèves de l’enseignement supérieur. L’économiste Bruno Coquet estime à 8 milliards les aides inefficaces et mal ciblées. Tout de même…

Emmanuel Lechypre (édité par J.A.)