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Économie

Droits de douane: inquiétude "dans les bureaux et ateliers" d'Airbus, près de Toulouse

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Emmanuel Macron a appelé jeudi au bras-de-fer et à l'unité européenne, devant les principales filières concernées par les nouveaux droits de douane imposés par Donald Trump. Dans l'aéronautique justement, les salariés d'Airbus près de Toulouse ne cachent pas leur inquiétude.

L'industrie française a exporté pour 47,5 milliards d'euros en 2024 aux Etats-Unis. Avec comme premier contributeur l'aéronautique. Le secteur a vendu pour 57,2 milliards d'euros outre-Atlantique l'an dernier. La mise en place de 20% de droits de douane aux Etats-Unis pour les venus arrivant de l'UE à partir de mercredi fait craindre le pire. Cela pourrait notamment avoir des répercussions à Toulouse, haut lieu du secteur et siège d’Airbus.

Dans la région, le groupe emploie plus de la moitié de ses effectifs. Alors ici, les annonces de Donald Trump ne laissent personne indifférent. "C’est déjà un sujet qui alimente les conversations, dans les bureaux, dans les ateliers, tout cela sur fond d’inquiétudes. On est quand même en attente aussi de voir comment l'Union européenne va riposter", commente auprès de RMC Christophe Segonds, délégué syndical central adjoint, Force Ouvrière, syndicat majoritaire chez Airbus.

Un "écosystème mondialisé"

Lors de son précédent mandat, Donald Trump avait imposé des droits de douane de 10%, puis de 15% sur les livraisons d'Airbus aux Etats-Unis et sur certaines pièces. Il espérait ainsi protéger Boeing.

"Ce type de décision avait plutôt été néfaste notamment pour Boeing, notre principal concurrent", rappelle Guillaume Bonnet, salarié chez Airbus

"Ce type de décision avait plutôt été néfaste notamment pour Boeing, notre principal concurrent, dans un contexte où le secteur aéronautique a un écosystème mondialisé, donc l’impact serait négatif pour les uns et pour les autres", rappelle Guillaume Bonnet, salarié chez Airbus et membre du syndicat CFE-CGC.

L'un des nombreux sous-traitants qui travaille aussi pour Boeing prévient sous couvert d'anonymat: "Ces taxes pourraient coûter cher à l'avionneur américain [...] Si Trump persiste et signe, il se tire une balle dans le pied."

Jean-Wilfrid Forquès avec Guillaume Descours