Droits de douane: le ministre de l'Économie évoque une "riposte très rigoureuse"

L'Union européenne prépare sa contre-attaque, deux jours après la hausse des droits de douane annoncée par le président des États-Unis Donald Trump. Le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Éric Lombard, a affirmé ce vendredi, sur RMC-BFMTV, qu'une réunion allait se tenir lundi "afin de construire une riposte proportionnée" et "très rigoureuse, mais pas exactement avec les mêmes armes".
"Donald Trump est un négociateur, il a mis une proposition sur la table agressive. Nous allons y répondre. On a tout à fait les moyens de négocier pour obtenir un désarmement" des droits de douane, a-t-il assuré. Ce dernier a avoué "travailler sur un paquet de riposte", pouvant aller "au-delà des droits de douane". Les pistes évoquées peuvent concerner "des outils de réglementation", "des normes", des "outils fiscaux"...
L'UE, une économie puissante
Pour mener ces négociations, le ministre de l'Économie souhaite que les pays de l'Union européenne soient "solidaires" dans "cette période de négociation difficile". Eric Lombard a insisté, au micro du Face-à-Face, sur la puissance de l'Europe: "Nous ne devons pas nous laisser faire."
"On négocie d'égal à égal. L'économie européenne est l'une des plus puissantes du monde", a souligné le membre du gouvernement
Eric Lombard a également fait "appel au patriotisme" des entreprises. "Il est clair que si une grande entreprise française acceptait d'ouvrir une usine aux États-Unis, ce serait donner un point aux Américains", a-t-il ajouté. Le président Emmanuel Macron a, lui, appelé, jeudi, les entreprises à suspendre leurs investissements outre-Atlantique.
Accompagner les entreprises
Le ministre français ne veut pas riposter avec les mesures utilisées par les États-Unis car cela entraînerait "un effet négatif", comme c'est le cas pour les Américains, selon lui. Il estime que la décision de Donald Trump "va d'abord toucher le peuple américain", et "va augmenter l'inflation et baisser le pouvoir d'achat des Américains".
Mais si ces négociations n'aboutissent pas, "nous aurons une baisse de la croissance en Europe, qui va toucher d'abord les entreprises exportatrices", prévient Eric Lombard. "Nous voulons éviter les conséquences que craignent les entrepreneurs. Les risques sont réels", a-t-il ajouté. Le ministre leur a promis "un accompagnement tout particulier", pour notamment "éviter les licenciements, voire les fermetures".