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Emeutes: lâchés par leur assurance, deux maires en appellent à l'Etat

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Plus de deux mois après les émeutes, deux maires de Meurthe-et-Moselle, dont les communes avaient été touchées par les violences, ont reçu un courrier de résiliation de la part de leur assurance. Sans plus d'explications.

Deux maires de Meurthe-et-Moselle, dont les communes ont été touchées par les émeutes du début de l'été, en appellent l'Etat après la résiliation de leurs contrats d'assurance. Quelques semaines après les émeutes, les deux élus ont reçu des lettres recommandées de leur assurance Groupama, leur signifiant le non-renouvellement de leurs contrats d'assurance au 1er janvier 2024, sans préciser le motif de cette décision.

"C'est un cri d'alarme que je lance", alerte Serge de Carli, maire PCF de Mont-Saint-Martin, qui s'est récemment rendu au ministère de l'Economie et des Finances. Il réclame une "intervention de l'Etat" et "un projet de loi pour ne pas laisser les collectivités sans assurance", alors que les dégâts dans sa commune sont estimés à 3 millions d'euros.

À Laxou, l'assurance refuse de prendre en charge les 30.000 euros de travaux pour réparer les dégâts: "J'attends de l'Etat deux choses: soit une aide, soit un Grenelle de l'assurance en exigeant de la profession des primes et des modalités inférieures en terme de sinistralité", demande le maire de Laxou au micro de BFMTV.

Au pays des GG : Deux maires lâchés par leur assurance après les émeutes - 02/10
Au pays des GG : Deux maires lâchés par leur assurance après les émeutes - 02/10
21:40

"L'assureur prête un parapluie quand il fait beau"

Groupama, l'assurance mise en cause, serait coutumière du fait selon l'agriculteur Didier Giraud. "Qu'ils résilient d'accord, mais qu'ils ne remboursent pas ça m'étonne", déplore-t-il ce lundi sur le plateau des "Grandes Gueules".

"C'est bien connu que l'assureur prête un parapluie quand il fait beau", ironise le restaurateur Stéphane Manigold sur RMC et RMC Story. "Et Groupama est un assureur mutualiste, censé être un assureur plus vertueux que les assureurs traditionnels. Or, ils reculent", constate-t-il.

Il appelle également les maires à ne pas mettre dans la case "entretien" du budget de la mairie, les réparations des dégradations: "Le jour où ils arrêteront, on aurait fait un grand pas", ajoute Stéphane Manigold.

En juillet dernier, la ville de Mont-Saint-Martin avait été touché par les émeutes et l'école de la commune incendiée. En marge, un jeune homme de 25 ans avait été gravement blessé, touché à la tête par un tir du Raid selon sa famille.

"Il y a eu le centre pour autistes incendié, la maison médicale, la maternelle attaquée, le collège attaqué, la buvette et le club house du club de foot qui sont partis en fumée, la mairie saccagée, et l'école aujourd'hui... C'est insupportable, il n'y a pas de mots", s'alarmait à l'époque le maire de la ville.

G.D.