"En deux mois, ils n'ont rien signé": la construction au ralenti, 150.000 emplois menacés

Le secteur du bâtiment face à la crise du neuf. Avec les taux d'intérêt qui augmentent, les achats sont plus rares et l'économie du BTP est fragilisée.
En glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2023, l’effondrement des permis, toujours proche de 30%, se répercute sur les mises en chantier qui plongent de plus de 15%. Si rien n'est fait à l'horizon 2025, selon la Fédération française du bâtiment, l’activité bâtiment reculera d’environ 8% hors effet prix, soit 14 milliards d’euros en moins. Avec pour conséquence, une chute de l'emploi.
Dans l'Orne par exemple, le BTP et surtout les constructeurs de maisons neuves sont déjà en difficulté, comme l'explique Hubert Gesnouin, représentant du bâtiment sur ce territoire.
“On a déjà eu le témoignage de constructeurs de maisons individuelles qui, sur une période de mai à juin, n’avaient pas signé de constructions de maisons”, explique-t-il.
Prolonger les prêts bancaires à taux zéro
Pas de devis signé signifie pas d'emploi non plus. À échelle nationale, le recours aux intérimaires est de plus en plus fréquent, signe de la fragilité du secteur.
“Dans le bâtiment, c’est mathématique. Aujourd’hui, avec un écroulement des ventes et donc des permis de construire entre 30 et 40%, dès l’année prochaine, c’est un déficit de 16 milliards que l’on estime nous à la Fédération française du bâtiment. Donc 16 milliards d’euros, ce sont 150.000 salariés du bâtiment pur qui sont en danger dès la fin 2024”, pointe Olivier Salleron, le président de la Fédération française du bâtiment.
La Fédération attend de l'Etat des actions. Et notamment le prolongement des prêts bancaires à taux zéro pour les particuliers, quand il s'agit d'une construction neuve.