Bouchers, artisans, BTP... Comment attirer les jeunes qui n'en veulent plus?
Avec le recul de l’épidémie de coronavirus, la reprise économique suit son cours en France. Mais certains métiers n’attirent pas notamment chez les jeunes. C’est par exemple le cas pour les métiers de bouchers, artisans, ou encore les métiers du BTP.
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Selon Patrick Telmet, délégué interministériel à l’apprentissage, si ce type de métiers n’attirent pas ou plus, c’est avant tout une question d’état d’esprit et par forcément des jeunes.
“Un jour, j’ai emmené des jeunes de quartiers dans un lycée agricole. J’ai emmené ces jeunes pour leur faire découvrir, ils ont passé deux jours dans un internat et ils ont été enchantés. Mais ce sont les parents qui se sont opposés. Ils n’ont pas voulu alors que certains jeunes ont dit qu’ils aimeraient s’orienter dans les métiers de l’agriculture, mais pour eux, c’était une voie d’échec”, assure-t-il.
Une dénigration de certains métiers
Il estime qu’il faut faire évoluer les mentalités et rappelle que l’alternance peut être très intéressante, car c’est une formation professionnalisante. “Il y a beaucoup de métiers où quand on sort de son alternance, on a tout de suite un CDI parce qu’on est tellement à la recherche”, assure Patrick Telmet.
Mais pour Thomas Porchet, économiste, ce qui est compliqué avec l’alternance, c’est l’orientation très précoce.
“On oriente des jeunes de 12-13 ans vers des filières où ils doivent savoir ce qu’ils veulent faire. Mais moi à cet âge-là, je n’en savais rien”, explique-t-il.
Il reconnaît qu’il y a depuis trop longtemps un dénigrement de ces métiers. “Par exemple, on dit une conversation de coiffeuse. Mais moi, je vois ma coiffeuse, elle a aujourd’hui trois salons à Paris, elle gagne bien sa vie. Donc ça veut dire qu’il y a des gens qui arrivent à s’élever très correctement”, assure-t-il.