Faillite d’une banque californienne: les réponses d’Emmanuel Lechypre sur le risque de crise
Gros stress pour les banques du monde entier. Tout part de la chute d'une banque californienne en fin de semaine dernière. Cette banque, c’est la Silicon Valley Bank, tout de même la 16e banque américaine, "la" banque qui finançait la tech américaine mais aussi européenne et chinoise. C’est la plus grosse faillite bancaire depuis 2008.
Tout a commencé lorsque beaucoup de clients, en grande partie des start-up, ont voulu récupéré l’argent confié à cette banque. Celle-ci s’est retrouvée dans l'incapacité d'honorer les demandes de retrait.
Pourquoi tous ces clients voulaient récupérer leurs sous?
Parce qu’ils ont redouté la faillite d’une banque qui a pris beaucoup de risques dans ses placements au moment où les taux d’intérêts étaient nuls. Des placements dont la valeur a chuté avec la remontée des taux d’intérêt des banques centrales pour étouffer l’inflation.
Pourquoi la faillite de cette petite banque inquiète-t-elle autant les marchés financiers?
Parce qu’ils redoutent que d'autres petites banques puissent être à leur tour frappées, sachant que deux autres banques régionales sont aussi allées au tapis ces derniers jours et que quelques autres sont en mauvaise posture. Des banques régionales mal surveillées depuis que Donald Trump avait assoupli les règles qui les contrôlent. Et la crainte est que les difficultés de ces petites banques finissent par se répercuter sur les plus grandes…
Faut-il redouter une grave crise comme en 2008?
Pas à ce stade. La crise de 2008, c’est à la fois une crise bancaire et immobilière. Ce sont les pires crises. L’immobilier n’est pas concerné aujourd’hui.
Faut-il craindre une panique bancaire, avec les clients des banques qui veulent retirer leur argent?
Non, l’administration américaine a très vite annoncé la garantie des dépôts. Tous les clients retrouveront leur argent.
Enfin, faut-il craindre une contagion bancaire?
A priori, non. Depuis 2008, les règlementations se sont durcies et les grandes sont bien plus résistantes. Et les connexions que Lehman Brothers avait avec toutes les grandes banques étaient sans commune mesure avec celles de cette petite banque.