Faut-il taxer les chiens, comme en Allemagne? "Bientôt, on devra payer pour faire pipi chez soi"

Contre le déficit, l’Allemagne a peut-être trouvé la solution. Avec des chiens! Outre-Rhin, les pouvoirs publics ont récupéré 420 millions d’euros en 2023 grâce à l’impôt obligatoire payé par les propriétaires de chiens. En Allemagne, posséder un chien pour son plaisir est donc considéré comme un luxe.
Instaurée au 19e siècle et modifiée au fil des ans, la taxe sur les canidés dépend des villes. Chaque municipalité décide ainsi du montant imposé à ses administrés pour posséder un canidé. À Berlin, la taxe chien est de 120 euros par an pour le premier animal et de 180 euros pour chaque chien supplémentaire. Le montant s’envole pour les chiens de races jugées dangereuses. À Francfort, chaque futur propriétaire doit débourser 900 euros pour posséder un rottweiler.
En Suisse aussi, chaque canton perçoit un impôt sur les chiens, une taxe qui varie en fonction de la taille ou du poids du chien. L’argent récolté sert en partie à financer le nettoyage des rues des communes.
Idéal pour lutter contre les abandons en hausse?
Une idée dont pourrait s’inspirer la France pour combler son budget, alors que le gouvernement vient d’annoncer une hausse de certains impôts et taxes? "Quelle idée de m...", peste la militante féministe Elise Goldfarb ce mercredi sur le plateau d’Estelle Midi. Propriétaire d’un chien, elle estime que ses pairs ne laissent jamais les déjections canines par terre. Pourtant, chaque année à Paris, 200.000 chiens produisent 16 tonnes de crottes.
Estelle Denis, elle, note que les abandons d'animaux sont en hausse dans les refuges de la SPA. "Ce sont des records chaque année. Si on devait payer 900 euros pour un rottweiler, les gens y réfléchiraient à deux fois", estime-t-elle sur RMC et RMC Story.
Elevé "au milieu des animaux à la campagne", Fred Hermel plaide pour "un permis de chien". "S’occuper d’un animal, ce n’est pas rien. On ne peut pas avoir de gros chien dans un appartement". Pour autant, il se dit opposé à une taxe sur les chiens: "Bientôt, on devra payer pour faire pipi chez soi. Et quand on est à la campagne, le chien ne salit pas la voie publique".
Un impôt qui a déjà existé en France
"Les gens vont moins prendre soin de leurs animaux", estime de son côté Maxime, auditeur RMC. "Une vaccination, c’est à peu près 70 euros. Si vous rajoutez 200 euros d’impôt, ils vont arrêter de le vacciner", anticipe-t-il, plaidant plutôt pour une "assurance animale" et un permis pour animaux.
En France, cet impôt a déjà existé avant d'être supprimé. Né sous Napoléon III, l’impôt sur les chiens a disparu en 1971. Avant, cette taxe municipale qui s'élevait à 1 ou 2 francs de l’époque par animal, selon son gabarit. C’est Valéry Giscard d'Estaing, ministre de l'Économie et des Finances, qui a aboli ce prélèvement qui rapportait quelque 600.000 francs chaque année (environ 711.000 euros). A l’époque, le futur président de la République expliquait: "Je souhaite que le vote de ce texte, qui retire aux chiens leur qualité de contribuables, soit salué par des aboiements joyeux dans tous les chenils de France".