Législatives: comment réagissent les marchés financiers après les résultats

Quelles conclusions les marchés financiers tirent-ils des résultats des élections législatives? Ils sont en train de passer de l’attentisme serein qui prévalait la semaine dernière à un attentisme inquiet… Pas de panique, mais légère baisse de l’euro depuis dimanche soir et des anticipations de recul modeste du CAC 40 ce lundi matin.
L’attentisme serein, c’était le soulagement de voir s’éloigner le scénario de la victoire des extrêmes après le premier tour. L’attentisme inquiet, c’est la victoire du Nouveau Front populaire qui laisse planer, même si ce n’est pas le plus probable, le pire des scénarios pour les investisseurs internationaux, qui détiennent la moitié du CAC 40 et de la dette française): hausse des déficits publics (recul de la réforme des retraites) et des impôts, notamment sur les entreprises, décrochage de la compétitivité…
Les chefs d’entreprises plus inquiets que les marchés
Comme le résumait un grand consultant lors des rencontres économiques d’Aix-en-Provence ce week-end, on est passé de "Choose France" à "Why France". Et déjà, les banques américaines disent depuis dimanche soir "No France" sur la dette française. Il faut s’attendre à des taux plus élevés.
Les chefs d’entreprises sont plus inquiets que les marchés. Notamment les patrons de PME, qui recommencent à craindre des taux d’intérêt plus élevés, la hausse du Smic, et ne croient plus à la simplification administrative, aux baisses d’impôts, voire en redoutent de nouveaux. Ils subissent beaucoup plus que les investisseurs internationaux le stress de l’incertitude politique (quid de l’abrogation des retraites par décret). Un très net coup de frein sur les embauches et l’investissement.