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"Lui, c'est le champion de la dette": quel président est responsable de la situation économique? Pascal Perri répond

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En pleine crise économique et bientôt politique, l'ancien économiste Pascal Perri dévoile aux Grandes Gueules quel président de la République a le plus de responsabilité dans la situation actuelle pour lui.

C'est la crise! En tout cas en France. Face à la dette, le Premier ministre François Bayrou a présenté un budget qui devrait permettre 44 milliards d'euros d'économie. Mais ce plan de sauvetage pourrait aussi lui coûter sa place dès ce lundi.

Pourtant, il y a urgence à agir, explique l'économiste Pascal Perri: "La crise est tellement profonde qu'il n'y a plus de bonnes solutions", assure-t-il ce jeudi sur le plateau des Grandes Gueules. "On fait trop de politique et pas assez d'économie, il faut que le pays s'effondre pour se soigner. Il n'y a plus de bonnes solutions", se désole l'auteur de "Ces présidents qui nous ont fait tant de mal".

Et justement, à qui la faute? Après huit ans d'Emmanuel Macron, le président de la République semble être le coupable idéal, mais ses prédécesseurs ont peut-être aussi une part de responsabilité.

"Les présidents, au moins depuis François Mitterrand, nous ont mis sur la paille en jouant sur les dévaluations et la dette", explique Pascal Perri sur RMC et RMC Story. "Le Front populaire a acquis du confort social par la production, eux, ils l'ont fait par la dette, c'est une véritable honte dans un pays comme le nôtre".

Pascal Perri face aux GG - 04/09
Pascal Perri face aux GG - 04/09
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Sarkozy et Mitterrand les mauvais élèves?

"Le point de départ de la crise, c'est François Mitterrand. Il considère que l'économie c'est facile, que ça ne compte pas", détaille l'économiste. "Les socialistes ont tenu des promesses intenables avec la dévaluation et la dette. On ne peut partager la valeur que si on la crée, ce qu'on fait par le travail, le capital et dans l'industrie en particulier. Et les Socialistes ont laissé filer la désindustrialisation du pays".

Il en veut pour preuve la désindustrialisation à marches forcées dans l'Est de la France à l'époque avec la pré-retraite à 52 ans pour de nombreux ouvriers: "On a mis de l'argent sur la table pour financer la misère sociale, en disant aux gens de rester chez eux".

"Mitterrand pensait que la France était insubmersible et qu'il y aurait toujours de l'argent pour financer le confort social en jouant sur la dette", tacle Pascal Perri.

Mais la droite n'est pas en reste: "La gauche, c'est de la démagogie, on finance par la dette. Et la droite est d'une très grande lâcheté. Nicolas Sarkozy s'était engagé à revenir sur les 35h et dans son entourage, ils ont tous une bonne raison pour dire pourquoi ils ne l'ont pas fait".

"Le problème de la droite, c'est qu'elle penche à gauche", poursuit Pascal Perri. "Nicolas Sarkozy, c'est le champion de la dette". "Au cours du mandat de Nicolas Sarkozy, la dette par tête a augmenté 5x plus vite que le revenu par tête, voilà!", tacle-t-il.

Quant à Jacques Chirac, il sort la tête de l'eau grâce à deux années où la France est bien gérée et répond aux critères de Maastricht: "C'est quand Thierry Breton est aux finances et Jean-François Copé au budget", assure Pascal-Perri.

G.D.