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Météo France, CNRS, Pôle emploi: les caisses sont-elles vraiment pleines?

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Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé vouloir piocher dans les excédents de trésorerie des opérateurs d'État pour rembourser une partie de la dette française. Mais dans ces structures, on assure que les caisses sont presque vides.

Comment éponger la dette française? Bruno Le Maire a proposé une solution, ce mardi. Le ministre de l'Économie et des Finances a assuré vouloir mettre à contribution les opérateurs d'État tels que Météo France, Pôle emploi ou encore le CNRS. Selon lui, leurs trésoreries sont excédentaires, à hauteur de 2,5 milliards d'euros.

Une réalité bien différente en interne

Problème, dans ces structures, on assure que les caisses sont presque vides. Tous les opérateurs contactés font part de leur surprise sur la santé que l'État prête à leurs organismes. Chez Météo France, un membre du conseil d'administration s'étrangle: la trésorerie serait en niveau prudentiel, autrement dit en état d'alerte, et ne disposerait que d'un mois de réserve pour payer les agents.

Facteur aggravant: Météo France devrait finir l'année avec un déficit de plusieurs millions d'euros. Même stupéfaction au CNRS, où les délégués syndicaux pointent depuis longtemps le manque d'investissement et la paupérisation des chercheurs.

"S'il y avait des excédents dans notre établissement, on le saurait", s'agace un enseignant.

Enfin, chez Pôle emploi, cette annonce tombe mal. L'organisme est en pleine négociation pour une revalorisation salariale, à laquelle Bercy s'oppose, faute d'argent suffisant.

"On a été extrêmement surpris et agacés par ces déclarations. Il faut savoir que l'on est en pleine négociation des salaires actuellement à Pôle emploi. Les excédents ne suffisent pas aujourd'hui à augmenter les salariés, on attendait une réponse de Bercy pour savoir si une négociation allait pouvoir s'ouvrir", explique Hélène Ibanez, secrétaire générale de la Fédération de la Protection sociale travail emploi.

Malgré tout, Bruno Le Maire entend donc récupérer la moitié des bénéfices de ces organismes dès 2024, soit 1,25 milliard, pour espérer passer sous la barre des 3% de déficit public.

Alfred Aurenche