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Nombres de dossiers limités, éligibilité durcie: le retour de MaPrimeRenov' est-il une bonne nouvelle?

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MaPrimeRenov', le dispositif de rénovation énergétique, suspendu pendant 3 mois pour gérer l'afflux de dossiers et les fraudes, fait son retour. Mais les conditions d'éligibilité ont été durcies.

C'est l'heure du grand retour de MaPrimeRenov'. Trois mois après avoir été suspendu par le gouvernement pour gérer l'afflux de dossiers et mieux organiser la lutte contre les fraudes, le guichet pour déposes ses demandes rouvre ce mardi. Mais les places sont limitées: seuls 13.000 dossiers seront acceptés jusque fin 2025. Et les critères d'accès ont été durcis.

Désormais, les foyers aux revenus très modestes sont prioritaires. Comme un ménage de 4 personnes, hors Île-de-France, dont les revenus annuels ne dépassent pas 35.200 euros.

De plus, seuls les logements classés E, F et G bénéficient de cette aide pour les rénovations d’ampleur. Avec des plafonds de subvention revus à la baisse : 30.000 euros maximum si la rénovation fait gagner 2 lettres, par exemple, de G à E; 40.000 euros pour 3 lettres gagnées.

Les nouvelles conditions d'éligibilité à MaPrimeRenov'
Les nouvelles conditions d'éligibilité à MaPrimeRenov' © RMC Story

L'inquiétude du secteur

"C'est la politique du premier arrivé, premier servi", précise ce mardi sur RMC Story Audrey Zermati, directrice stratégique chez Effy, spécialiste de la rénovation énergétique. "Au 13.000e dossier, on ferme le guichet".

Un durcissement difficile à digérer pour François Reppelin, président de la commission environnement à la Fédération Française du Bâtiment dans le Rhône: "Avec les critères annoncés, on a l'impression que le but du jeu c'est de donner le moins d'aides possibles pour le moins de dossiers possibles", peste-t-il au micro de RMC.

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"Ce n'est pas suffisant pour maintenir l'activité sur les travaux de réhabilitation qui sont le seul marché qui fonctionne actuellement dans le secteur du bâtiment en France", poursuit François Reppelin.

"Ces changements de MaPrimeRenov', pèsent sur le secteur du bâtiment", concède Audrey Zermati. Mais ce n'est pas le plus grave. "L'absence de visibilité sur la suite notamment sur le budget, à la hauteur des enjeux, empêche toute stabilité", ajoute-t-elle.

Pour le gouvernement, c’est surtout une manière de maîtriser le budget. En 2025, 3,6 milliards d’euros ont été alloués à cette subvention.

Vincent Chevalier avec Guillaume Dussourt