"On nous enlève nos avantages!": les retraités se sentent floués par le projet de budget

La CGT appelle les retraités à descendre dans la rue le 6 novembre prochain pour dénoncer les mesures contenues dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale. Au cœur de la colère : le gel des pensions, la suppression de l’abattement de 10 % sur l’impôt sur le revenu et la création d’un forfait unique de 2.000 euros.
"La pilule est particulièrement violente", a dénoncé mercredi Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, sur France 2. Selon elle, "ce budget est très dangereux. Il faut absolument le modifier en profondeur" et "il va falloir se mobiliser".
Pour la syndicaliste, ces mesures s’inscrivent dans une logique d’injustice fiscale : "Explosion des frais de santé, désindexation de leurs pensions pour 2026, forte augmentation de leurs impôts… Si on fait le cumul de ces trois mesures, on voit que les retraités sont dans le viseur. Tout ça parce qu’on refuse d’aller taxer les plus riches et d’affronter les multinationales et les rentiers."
"Je ne l'ai pas volé"
Sur le terrain, la colère monte. À Bordeaux, plusieurs retraités expriment leur exaspération. "On a travaillé 42 ans, on nous enlève nos avantages. Ça m’agace !", déplore une retraitée. "Vaudrait mieux mourir très vite parce qu’on coûte cher à la société", raille Christine, ancienne comptable.
Cette dernière redoute pour sa part une hausse de ses impôts. La suppression de l’abattement de 10 % au profit d’un abattement forfaitaire de 2 000 euros risque de la pénaliser. "J’ai un peu plus de 2 000 euros de pension. C'est bien mais je ne l’ai pas volé. Et quand je vois cette histoire de 10 %, je trouve ça pas cool", explique-t-elle.
D’autres appellent à un partage plus équitable de l’effort. "Faudrait penser à ceux qui gagnent bien plus", estime Robert. "Taper sur les actionnaires, les gros revenus, plutôt que sur les retraités", renchérit Patrick.
Le gouvernement assume la rigueur budgétaire
Le gouvernement défend de son côté un projet de budget "responsable", prévoyant un effort d’environ 30 milliards d’euros pour freiner la dérive des finances publiques. Le ministre des Comptes publics, Sébastien Lecornu, a même proposé de suspendre la très impopulaire réforme des retraites de 2023 jusqu’à l’élection présidentielle.
Mais pour les syndicats, cela ne suffit pas. À la CFDT Retraités, on réclame une approche plus juste. "On ne peut pas taper uniformément sur les retraités, quel que soit leur revenu. Il faut tenir compte du niveau de vie, c’est le plus juste", estime Didier Gounet, secrétaire général en Gironde. Pour l’heure, la CFDT n’a pas prévu de rejoindre la mobilisation du 6 novembre,