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"Servir le pays": comment Emmanuel Macron a justifié à ses soutiens la suspension de la réforme des retraites

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Les deux motions de censure contre le gouvernement ont échoué à quelques voix près jeudi matin, au prix d'une lourde concession pour le bloc central: la suspension de la reforme des retraites. Une suspension assumée par le président de la République en personne. Jeudi, il a tenté de rassurer élus et cadres de son camp.

Un sursis de quelques semaines pour Sébastien Lecornu. Jeudi, lui et son gouvernement ont, comme prévu, échappé à une motion de censure à l'Assemblée nationale à 18 voix près.

L'examen du budget commencera en commission lundi. "Et maintenant au travail" a lancé le Premier ministre en quittant le palais Bourbon jeudi. Jeudi, c'est aussi, selon les informations BFMTV confirmées par RMC, le moment où Emmanuel Macron a reçu à l'Élysée des responsables politiques de son camp, les cadres de Renaissance.

Parmi eux, Pieyre-Alexandre Anglade, député de la 4ème circoncription des Français établis à l'étranger. “C’est une réunion sur le contexte politique que vit la France, l’instabilité chronique qu’on a connu ses dernières semaines et puis l’étape importante qui a été franchie ces dernières avec la non-censure du gouvernement votée par l’Assemblée nationale. Le président de la République est déterminé à servir le pays, les Françaises et les Français, et à faire en sorte que la stabilité, qui est la force de notre pays dans un monde qui est troublé, soit préservée”, indique-t-il.

Il assume la suspension de la réforme des retraites

C’est aussi la première fois qu’au nom de la stabilité, le président assume la suspension de la réforme des retraite promise par son chef du gouvernement.

"Il fallait ce compromis pour permettre la stabilité" approuve Emmanuel Macron. Dans le huis clos d'une réunion, il assure le service après-vente de la suspension devant ses fidèles Élisabeth Borne et Olivier Dussopt notamment qui avaient porté, dans la tempête, cette réforme des retraites. Le président avait voulu la faire adopter coûte que coûte par 49.3 et malgré le rejet massif de l'opinion.

Alors cette concession du chef de l'Etat, c'est une première. La semaine dernière, le président de la République avait commencé à bouger évoquant une suspension à minima puis en disant donner "carte blanche" au Premier ministre. Mais cette fois, il va plus loin. "C'est douloureux pour nous tous, je sais ce que vous coûte cette suspension", reconnaît-il devant ses troupes qui ont toujours du mal à avaler la pilule à savoir la mise sur pause de la réforme la plus emblématique de son second quinquennat.

Cyprien Pézeril avec Guillaume Descours