Origine des produits alimentaires: "Des ventes multipliées par 2 à 10" grâce à un logo dédié?

Le gouvernement, qui avait annoncé fin février vouloir créer un indicateur d'origine des produits alimentaires, a indiqué mercredi 13 mars que la démarche sera nommée "Origine-Info", qu'elle a reçu un accueil unanime des acteurs concernés et qu'un cahier des charges devra être déterminé d'ici le 1er mai.
La démarche se distingue là du Nutri-score, dans la mesure où "les apports nutritionnels sont classés de manière scientifique", ce qui n'est "pas du tout transposable aux origines, surtout si vous avez vocation à la porter au niveau européen", a indiqué Olivia Grégoire.
Origines des ingrédients et lieu de fabrication
David Garbous, président du collectif "En Vérité", n'a pas attendu l'expérimentation du gouvernement puisqu'il a lancé depuis septembre, avec une soixantaine de marques, son propre logo, Info Origine, qui découpe en pourcentages l'origine des ingrédients. Il en a expliqué les contours ce matin sur RMC, dans Charles Matin. Ce sont "60 marques qui disent clairement au législateur: Aidez-nous à dire la vérité aux consommateurs".
Une deuxième information est également présente sur le logo, à savoir le lieu de fabrication. "Parfois le lieu est brandi avec un beau drapeau mais on ne sait pas d'où viennent les ingrédients" rappelle-t-il. "On a l'impression parfois de se faire manipuler [...], ce qui installe un doute et il n'y rien de pire que le doute dans la tête des consommateurs", estime David Garbous.
Des ventes multipliées par 2 à 10
Alors est ce que ça marche? "C'est très enthousiasmant car quand on déploie ce logo, les ventes sont multipliées par 2 à 10. Les consommateurs sont attentifs et vont vers l'origine du produit qui leur parle le plus, même si cela coûte un peu plus cher. Et ce n'est pas que les personnes qui ont un peu plus de pouvoir d'achat qui franchissent le pas", expose David Garbous.
Les informations sont-elles pour autant sûres? "Elles sont fournies par le fabricant et sont auditées par une tierce personne pour être certain de la qualité de l'information", veut-t-il rassurer. Au-delà de cette question, il n'y a encore aucune obligation. Les entreprises alimentaires peuvent décider de jouer le jeu ou non.
"Je suis optimiste car il y a aujourd'hui 60% des produits alimentaires qui affichent le nutri-score. Il y a un vrai mouvement lancé, et je fais le pari qu'il y a une grande partie des marques qui vont basculer", poursuit David Garbous.
L'UFC-Que Choisir doute sur le volontariat
"Nous soutenons le principe d'une plus grande transparence sur l'origine des ingrédients, dans un contexte d'approvisionnement" de certains acteurs de la chaîne alimentaire française "incohérent avec les objectifs de réduction du bilan carbone et en matière de souveraineté alimentaire", a réagi auprès de l'AFP Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l'UFC-Que Choisir.
Il émet toutefois une grosse réserve "sur le caractère strictement volontaire" proposé. "Avec le Nutriscore, on voit que cela ne suffit pas dans la mesure les acteurs l'affichent surtout sur les produits bien étiquetés."