Pour 68% des commerçants français, les soldes d'été ont été catastrophiques

Selon une enquête réalisée par les syndicats des indépendants et des TPE, une grande majorité des commerçants terminent cette période des soldes d'été avec un chiffre d'affaire infiérieur à celui de 2019.

Le bilan des soldes d’été qui se terminent ce mardi n’est pas mauvais mais... catastrophique, estiment les commerçants dans une enquête réalisée par le syndicat des indépendants et des TPE. 68% d’entre eux indiquent que les soldes de cet été 2022 se terminent avec des chiffres d'affaires inférieurs de 20% à 30% à celles de 2019 devenues points de référence anté-Covid.

C’est moins la baisse de fréquentation que la diminution du panier moyen qui explique ce recul du chiffre d’affaires. Huit Français sur dix avaient l’intention d’acheter en solde, notamment pour anticiper la rentrée dans un contexte de forte inflation. Mais voilà aujourd’hui, 30% des achats se font dans un magasin physique et 34% en ligne, voire les deux (36%). Conséquence, 75% des commerçants jugent que les soldes ne servent plus à rien.

Trop de promotions

Pourquoi les soldes ne fonctionnent plus chez les petits commerçants? A cause de la multiplication des opérations promotionnelles tout au long de l'année, dans les magasins comme sur internet. Anniversaires en tout genre, Black Friday, French Days, Amazon Days... Autant d'occasions considérées par les consommateurs au budget non-extensible comme des possibilités d'acheter à moindre coût.

A cause du calendrier, ensuite. Le principe des soldes consiste au déstockage de produits de fin de saison invendus. Mais commencer les soldes d’été le 22 juin, ça ne laisse pas le temps aux petits commerçants de vendre au prix normal.

Enfin, à cause de la stratégie de la concurrence, qui n’a pas besoin de vendre au prix normal. Le petit commerçant vit de de la marge qu’il réalise sur des produits vendus en faible quantité. La grande enseigne, elle, vit en vendant des grandes quantités à faible marge. Les commerces de proximité ont d’ailleurs déjà rattrapé les niveaux de défaillances de 2019 alors qu’il est à moins 34% pour l’ensemble des entreprises.

Emmanuel Lechypre