Qu'est-ce que "l'année blanche", piste étudiée par le gouvernement pour faire des économies?

Le gouvernement de François Bayrou continue d’étudier la piste de l’année blanche pour réduire les déficits publics. Le but de cette mesure est de limiter les dépenses publiques en les alignant pour l'année à venir (2026) sur celles de l'année en cours (2025), comme s'il y avait 0% d'inflation l'an prochain. Normalement, les dépenses sont alignées sur l'augmentation des prix.
Ce gel des dépenses peut se limiter aux dépenses des ministères, mais cela peut aussi s’étendre aux dépenses des collectivités locales, aux prestations sociales (les retraites par exemple) et au barème de l’impôt sur le revenu.
Cela veut dire que le seuil à partir duquel le consommateur paie l'impôt sur le revenu ne bouge pas, mais comme les revenus augmentent, il va payer plus d’impôts. Généralisée à toutes les dépenses, l'année blanche rapporterait jusqu’à 25 milliards d’euros sur les 40 recherchés par Bercy.
Tout sauf un remède miracle
Mais ce n'est pas un remède miracle. Cela représente, d'abord, une sévère cure d’austérité pour les Français, comme en 2014, voire même autant qu'en 1983. Le gel n'est pas non plus possible partout, notamment sur les postes soumis à des lois de programmation pluriannuelle comme la Défense, la Justice et la Recherche.
Cela veut dire que des économies s'imposeraient en plus de l'année blanche pour tenir l'objectif des 40 milliards. D'autant plus que l'État n'a pas la main sur les choix budgétaires des collectivités.
Certains sujets pourraient donc rapidement devenir explosifs. Le gouvernement pourrait se mettre à dos les retraités, les contribuables, mais aussi les fonctionnaires s'il y a un gel du point d’indice.
Ce n’est pas non plus le remède miracle à la dégradation de nos finances publiques puisque le gouvernement n'a pas fait de réforme structurelle qui permettrait sur le long terme de dépenser moins.