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Tickets-resto: Véronique Louwagie exige une baisse des commissions appliquées aux restaurateurs

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Véronique Louwagie, qui a dévoilé sa réforme des titres-restaurants, annonce ce jeudi sur RMC vouloir "intervenir sur le niveau des commissions" appliquées par les émetteurs à l'encontre des restaurateurs. "Vous croyez que vous allez sauver la restauration française?", lui a répondu, indigné, Franck Chaumes, de l'Umih.

Véronique Louwagie, la ministre déléguée en charge du Commerce, a détaillé ce jeudi sur RMC sa réforme des titres-restaurants, dévoilée la veille dans les colonnes du Parisien. Parmi les évolutions, l'utilisation étendue à tous les jours de la semaine, dimanche inclus et dans toute la France (sauf jours fériés). La pérennisation de leur utilisation en supermarché au delà de 2027, confirmée par la ministre le 17 juin dernier, provoque l'ire des restaurateurs qui dénoncent un manque à gagner de plus d'un milliard d'euros sur deux ans.

Au micro d'Apolline Matin, Véronique Louwagie a annoncé qu'elle comptait toutefois "interdire les remises de fin d'année qui sont versées aux émetteurs" et qu'elle "interviendrait sur le niveau des commissions qui pèsent sur les restaurateurs à un niveau important". Les émetteurs de titres-restaurants (Edenred, Updéjeuner, Glady, Swile etc.) appliquent en effet des commissions aux restaurateurs. Selon Edenred, elles se situent "entre 3 et 5% du montant des transactions".

Baisser les commissions? "Un épiphénomène", raille l'Umih

La proposition de la ministre est imémdiatement balayée ce jeudi sur RMC par Franck Chaumes, président national de la branche restauration de l’Umih, qui y voit "un épiphénomène".

"On ne va pas passer de 4 à 1%, ils vont baisser de 1% et pour un établissement, c'est entre 900 et 1.110 euros en moins par an! Vous croyez que vous allez sauver la restauration française?", s'indigne-t-il à l'adresse de la ministre Véronique Louwagie.

"Je suis intervenue auprès des émetteurs, restaurateurs et commerçants pour leur demander de se réunir et de faire en sorte que le niveau des commissions diminue. J'ai donné trois mois à l'ensemble des acteurs pour s'engager avec une charte de transparence", assure de son côté Véronique Louwagie.
Le choix d'Apolline : Véronique Louwagie - 26/06
Le choix d'Apolline : Véronique Louwagie - 26/06
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Pas de double-plafond pour l'instant

La principale revendication de l'Umih reposait sur le double plafond, c'est-à dire "deux niveaux d’acceptation", comme revendiquait sur RMC la semaine dernière Franck Delvau, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) Paris Île-de-France. "Un niveau de 20-25 euros pour faire ses courses, et un niveau de 40-50 euros pour aller au restaurant."

La ministre avait assuré auprès de Ouest-France que cette piste était prise "très au sérieux", tout en mettant en avant la nécessité de "vérifier sa faisabilité juridique". La réforme, en gestation depuis deux ans mais retardée par les changements de gouvernement, doit permettre de moderniser le système tout en "incitant davantage à la consommation", a indiqué le ministère à l'AFP.

La forme définitive qu'elle prendra (projet ou proposition de loi) n'est pas encore arrêtée ni son calendrier, le ministère souhaitant qu'elle soit débattue avant fin 2026.

Léo Manson