RMC
Travail

Abandon de poste: ce qui change avec la nouvelle loi

placeholder video
L’abandon de poste par un salarié est désormais considéré comme une démission et ne donne plus la possibilité de toucher des allocations chômage. Les explications d'Emmanuel Lechypre dans "Apolline Matin" ce mercredi sur RMC et RMC Story.

Depuis ce mardi, l'abandon volontaire de poste par un salarié est assimilé à une démission. Il s'agit d'une des mesures de la loi "portant mesures d’urgence relative au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi". Que dit-elle exactement? Que "le salarié qui a abandonné volontairement son poste et ne reprend pas le travail après avoir été mis en demeure de justifier son absence et de reprendre son poste est présumé avoir démissionné".

Jusqu'à présent, l’abandon de poste débouchait la plupart du temps sur un licenciement pour "faute" (sauf faute lourde) qui ouvrait le droit aux allocations chômage. Désormais, assimilé à une démission, l'abandon de poste ne donnera plus accès à rien, sauf en cas de manquements de l’employeur.

Les arrêts maladie en hausse ?

Selon la Dares (Direction de l’animation, de la recherche, des études et de la statistiques), 70% des licenciements pour faute grave auraient pour motif un abandon de poste. Ça apparait plutôt comme une bonne nouvelle pour les entreprises, parce que ça débouchait sur des procédures longues et compliquées. Mais ça ne va pas résoudre tous les problèmes.

L’abandon de poste, c’était également une possibilité pour l’employeur et le salarié de se quitter en y trouvant chacun son compte: le salarié pouvait bénéficier des allocations chômage et l’employeur ne payait pas l’indemnité de licenciement ni l’indemnité de préavis.

Le risque, c’est que pour contourner la mesure, les arrêts maladie se multiplient et débouchent sur une augmentation des licenciements pour "inaptitude", qui permettent de toucher des allocations chômage. L’employeur et le salarié seront alors perdants. L’employeur devra payer l’indemnité de licenciement et devra gérer les absences du salarié malade. Le salarié, quant à lui, aura perdu sa santé, et il sera plus difficile pour lui de retrouver un emploi.

Emmanuel Lechypre