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Assurance chômage: "Gabriel Attal est pour la négociation si on fait ce qu'il a décidé", tacle la CFTC

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Le Premier ministre Gabriel Attal a fait part de son souhait de réduire la durée d'indemnisation de l'assurance chômage. Pour le président de la CFTC Cyril Chabanier, invité sur RMC ce jeudi, taper sur les chômeurs n'a jamais marché.

Pour corriger un déficit public plus important que prévu, le Premier ministre Gabriel Attal a présenté les contours d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage. Au menu de cette énième réforme sous la présidence d'Emmanuel Macron, une durée maximale d'indemnisation qui pourrait être réduite (de 18 à 12 mois), un temps minimal travaillé pour bénéficier du chômage qui pourrait lui être augmenté et un "niveau" d'indemnisation qui pourrait aussi être revu.

Des mesures inefficaces, jugent déjà les syndicats. A commencer par la CFTC: "On a déjà essayé la dégressivité, la baisse de la durée d'indemnité et cela n'a jamais marché", assure Cyril Chabanier, son président, dans Apolline Matin ce jeudi sur RMC et RMC Story. "Les chiffres ne bougent pas", ajoute le syndicaliste alors que la durée d'indemnisation a déjà été réduite, de 24 à 18 mois.

Le parti-pris : La durée d'indemnisation chômage bientôt réduite ? - 28/03
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Retravailler sur les salaires plutôt que l'assurance chômage

Il déplore un énième tour de vis pour une quatrième réforme de l'assurance chômage en quatre ans. "Le gouvernement a une seule idée: toujours taper sur les chômeurs car il sait que c'est populaire dans notre pays. Cela devient obsessionnel et on ne comprend pas pourquoi s'obstiner alors que cela ne marche pas et que ça n'a jamais marché".

Pour Cyril Chabanier, il faut a contrario travailler davantage sur les conditions de travail et les salaires trop bas en pleine inflation. "Le travail ne paie pas assez, on a le taux de salariés au Smic le plus important d'Europe", estime le syndicaliste.

"On a proposé de retravailler sur les grilles salariales et réaugmenter les écarts entre les niveaux de salaires. Il y a des solutions, mais pas celles du Premier ministre", insiste le président de la CFTC.

Pas de mobilisation sociale prévue?

Les partenaires sociaux sont invités à négocier jusqu'à cet été pour une mise en application éventuelle de la réforme de l'assurance chômage à l'automne. Mais déjà, les négociations s'annoncent difficiles selon Cyril Chabanier: "Négocier une nouvelle réforme avec une lettre aussi cadrée où on ne pourra rien négocier, on n'arrivera pas à un accord", anticipe-t-il.

"Mais ça ne gêne pas le gouvernement. Gabriel Attal est pour la négociation si on décide de faire ce qu'il a décidé", tacle le syndicaliste. Il en veut pour exemple le délai supplémentaire soi-disant "accordé" par Gabriel Attal aux partenaires sociaux: "On n'a pas demandé de délai supplémentaire, c'est lui qui l'impose".

Le syndicaliste n'envisage même pas de mobilisation sociale: "Vu les préjugés, ce sera difficile de se mobiliser, car les Français se mobilisent peu sur ce sujet et le gouvernement le sait".

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC