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Explosion du travail dissimulé: "Je travaille au noir pour redonner du pouvoir d'achat aux Français" témoigne un auditeur

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Ancien mécanicien, Stéphane fait de la mécanique au noir chaque week-end. Du travail dissimulé "pour redonner du pouvoir d'achat aux Français, contrairement à l'Etat qui n'arrête pas de les ponctionner", assure-t-il ce jeudi sur RMC.

Ancien mécanicien automobile, Stéphane fait de la mécanique au noir chaque week-end. Du travail dissimulé "pour redonner du pouvoir d'achat aux Français, contrairement à l'Etat qui n'arrête pas de les ponctionner", assure-t-il ce jeudi sur RMC.

"Une personne qui doit changer un kit de distribution sur une voiture, ça va coûter dans un garage 1200 euros main d'œuvre comprise. Chez moi qui suis mécanicien au noir donc, ça va coûter 400 euros", explique Stéphane. "Ça fait 30 ans que je le fais, il n'y a jamais eu de problème. Ce n'est pas la faute des garages mais surtout de l'Etat français", renchérit-il.

Comme Stéphane, ils sont nombreux à travailler au noir en France. Nicolas, artisan dans le bâtiment assure que ses clients lui demandent souvent de travailler au noir: "Pour un chantier à 10.000 euros, une fois que j'ai payé le matériel puis l'Etat, il reste 3000 euros pour la société. L'Etat me prend 50% de ce que je fais alors que moi, je me lève et je me tue la santé pour une retraite à 900 euros", ajoute-t-il.

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"Si on fait du black en France, c'est parfois par nécessité, pas par envie de frauder"

En 2021, le travail dissimulé a explosé. C'est ce que révèle mardi la caisse nationale d'Urssaf qui a recensé sur l'année 789 millions d'euros de travail dissimulé contre 708 en 2019 et 606 en 2020, année marquée par les confinements successifs. Après une année 2020 relativement calme, les contrôles ont augmenté de 46%. Au total, les agents de l'Urssaf ont effectué 37.000 contrôles.

Mais pour certains, le travail au noir est une question de "survie": "Avec ma femme, on est tous les deux au chômage, nous avons quitté nos travails respectifs pour une reconversion", raconte David. "Dans un premier temps on s'est dit qu'on allait faire des extras dans la restauration. Sauf que quand vous déclarez ce que vous gagnez avec ce complément de salaire, c'est retiré dès la première minute de vos allocations", explique-t-il.

"Ce n'est pas normal. On ne s'est pas mis au chômage pour faire du black à côté mais pour se reconvertir. Nous essayons de survivre. Si on fait du black en France, c'est parfois par nécessité, pas par envie de frauder", ajoute David.
G.D.