Jours de carence des fonctionnaires: en colère, les syndicats préparent déjà des actions

Trois jours de carence contre un seul aujourd’hui pour les fonctionnaires: c’est l’annonce du ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian, faite dimanche, pour économiser 1,2 milliards d’euros dans un plan de lutte contre l’absentéisme. Et cela suscite la colère des syndicats de la fonction publique…
Provocation, mépris, attaque frontale ou même sadisme: les fonctionnaires ne s’attendaient pas du tout à cette annonce après les propos de Michel Barnier à l’Assemblée sur le "renouveau" du dialogue social.
"Le ministre m’a bien appelé dimanche avant la parution de son annonce, mais juste pour m’informer, parce qu’on lui avait dit qu’on n’aimait pas apprendre les choses par la presse. Ce n’est pas du dialogue social, ça" regrette Luc Farré, du syndicat UNSA fonction publique. En tout cas, les syndicats, eux, dialoguent tous ensemble et "on n’exclut rien et surtout pas une grande grève" ajoute-t-il.
Une semaine sans service public?
Il y a déjà des actions en projets, qui avancent vite, mais tout se décidera au retour des vacances de la Toussaint car "un combat, ça se prépare". Et puis, les enseignants représentent une très grosse partie de la fonction publique. Ils postaient massivement ce lundi sur X (ex-Twitter) leur dégout face à cette annonce, en ajoutant notamment: "Les maladies, c’est souvent nos élèves qui nous les donnent, on ne va certainement pas payer pour ça".
Des courriers viennent d’être envoyés à l’ensemble des députés, pour dénoncer l’injustice de cette mesure, et "ils voteront en leur âme et conscience", ajoute un responsable qui veut rester optimiste.
Autrement, "ça pourrait être la goutte d’eau qui fait déborder le vase" ajoute Christian Grolier, du syndicat FO, qui imagine déjà "une semaine sans service public: sans école, sans ramassage des poubelles": "Ça peut marquer les esprits et montrer que quand on n’est pas là, ça ne tourne plus".