Le bâtiment encore en difficulté: "Les CDD et les intérimaires, on ne va pas les renouveler"

Le secteur du bâtiment est touché de plein fouet par la crise. L'activité devrait se replier de 6,6% cette année selon la Fédération française du bâtiment (FFB), plombée par le coup d'arrêt des constructions neuves, en particulier de logements.
Une crise qui devrait durer, sans les mesures en faveur du logement contenues dans le projet de loi de finances pour 2025, actuellement gelé. La fédération anticipe que l'activité du bâtiment pourrait encore reculer de 5,6% l'an prochain.
Conséquence selon la FFB, 100.000 emplois vont être détruits en 2025. 30.000 ont déjà été supprimés cette année.
David Espinasse dirige une entreprise de peinture de la région toulousaine. L’année prochaine, en raison du contexte, il risque de perdre une dizaine de chantiers.
"Je sais qu’on va conserver nos 36 salariés. Par contre, les CDD qu’on avait et les intérimaires, on ne va pas les renouveler. On n'en aura pas besoin l’année prochaine. Ça veut dire à peu près une dizaine d’emplois qui ne seront pas renouvelés”, indique-t-il.
La Fédération du bâtiment demande de l'aide au futur gouvernement
Des conséquences humaines et financières pour l'entreprise. “On va perdre à peu près 1 million d’euros de chiffres d’affaires, et donc peut-être un problème de trésorerie qui pourrait arriver”, ajoute David Espinasse.
La Fédération du bâtiment et son président Olivier Salleron demandent au futur gouvernement de rapidement reprendre les mesures prévues dans le budget 2025 censuré il y a deux semaines. Et notamment une mesure phare pour relancer l'immobilier: le prêt à taux zéro.
“Aujourd’hui, ce n’est pas possible, il faut qu’elle soit reprise, très vite, dans les premiers jours de 2025, un peu comme booster Ma prime rénov, c’est-à-dire la rénovation énergétique des logements. Il faut une stabilité sur ces règles”, appuie-t-elle.
Et selon le responsable, “s’il n’y a pas de mesures adaptées, ce sera la grande glissade de l'emploi dans le secteur”.