"On avait des plaintes": à Nancy, des zones blanches contre les attroupements des livreurs

Face aux attroupements de livreurs sur les trottoirs et devant les commerces, la mairie de Nancy (Meurthe-et-Moselle) a trouvé la parade: des zones blanches. Ces zones blances, ce sont des endroits où les livreurs ne peuvent plus recevoir de commande sur les applications de livraison. Un accord trouvé en coopération avec les entreprises comme UberEats et Deliveroo.
Une décision qui répond aux demandes des riverains et des commerçants qui se plaignent des livreurs. Selon eux, le climat est parfois lourd avec des problèmes d'injures sexistes notamment.
Depuis le début de l'été, c'était une demande des riverains et des commerçants qui se plaignaient des livreurs. Selon eux, le climat est parfois lourd, avec des problèmes d'injures sexistes.
De leur côté, les livreurs déplorent une mesure qui complique leur travail. C'est le cas de Mohamed, livreur depuis deux ans à Nancy: "On ne peut pas y aller, c'est impossible, on n'a plus le droit", déplore-t-il au micro de RMC. Désormais, un message d'erreur s'affiche sur son application.
Une bonne nouvelle pour les riverains comme Sophie: "Il y a un endroit où je ne passais plus. Il y a des mobylettes, des vélos des scooters, on se sent épiés, on doit dire pardon juste pour passer, je trouve que ce n'est pas normal", estime la Nancéienne. Lucinda, opticienne, voit déjà la différence: "On avait des plaintes de nos clients, ils stagnaient devant notre boutique on avait des dégâts sur notre vitrine. Ils ne donnaient pas envie aux gens de venir chez nous", se souvient-elle.
Les livreurs sont donc contraints d'aller stationner plus loin. Mais n'est-ce pas juste déplacer le problème? Non pour la mairie, qui explique que les zones concernées sont très restreintes et que ça n’empêche pas les livreurs de travailler.
Pas de négociations avec les plateformes
"C'est l'organisation des plateformes de livraison comme UberEats ou Deliveroo qui oblige les travailleurs à attendre ces livraisons", explique ce jeudi sur RMC et RMC Story Ludovic Rioux, secrétaire général CGT Livreurs et livreur à Lyon. "Ces zones blanches viennent écarter des problématiques d'incivilité mais qui sont une conséquence de cette organisation du travail", ajoute-t-il.
"Les plateformes répercutent des décisions sur les travailleurs", déplore Ludovic Rioux qui explique que les négociations avec les plateformes n'existent pas. "On ne contraint pas leurs employeurs à organiser le travail de la bonne manière", déplore le syndicaliste.
Sur le plateau des Grandes Gueules, on dénonce un frein au travail. "Ce sont des milliers d'emplois, laissons travailler les gens", peste l'ancien policier Bruno Pomart, maire d'une petite ville dans l'Aude. "Ces livreurs nous rendent service, laissons-les travailler", martèle-t-il. "Aujourd'hui, les maires de gauche ne veulent plus de troubles, de bruit, plus rien, alors que là on parle de gens qui travaillent", abonde Olivier Truchot.