"On va bloquer les audiences": les avocats prêts à durcir le mouvement contre la réforme des retraites

Outre les cheminots et les enseignants, il y a une autre corporation qui est vent debout contre le projet de réforme des retraites: il s’agit des avocats. En tant que profession libérale, les avocats vont rejoindre le système universel alors qu'actuellement, ils ont leur propre caisse de retraite, excédentaire.
Edouard Philippe a assuré qu'il n'y aurait pas de "siphonnage". Mais les avocats s'inquiètent de voir leurs cotisations fortement augmenter. Le Conseil national des Barreaux se réunit aujourd’hui en Assemblée Générale à Paris pour faire faire le point sur la situation. On les a vus par petits groupes déjà dans des cortèges lors des différentes manifestations.
Et ils ont l’intention de durcir le ton. Morgane est née en 1990, elle est avocate depuis 5 ans.
"Je suis exactement la génération qui sera touchée de plein fouet par cette réforme, tant que la hausse que sur la baisse des pensions de retraite", affirme-t-elle.
"On va descendre dans la rue"
Selon Morgane, pour les jeunes avocats comme elle qui gagnent moins de 41.000 euros net par an, c’est la double peine. "C’est la double peine, car les cotisations vont augmenter de manière importante. Elles vont passer de 14% à 28%. Et d’un autre côté, on a des pensions de retraite qui diminuent de manière importante parce qu’elles vont passer de 1400 à 1000 euros mensuels", explique-t-elle.
Morgane descendra dans la rue s’il le faut pour dire "non". Et au conseil de l’ordre, Manuel Furet, le bâtonnier ne veut rien lâcher.
"On va maintenir du coup un bras de fer, on va descendre dans la rue, on va bloquer les audiences, avoir des grèves au niveau de l’aide juridictionnelle, avoir de vraies réflexions sur certains dossiers pour empêcher que la machine tourne", détaille-t-il.
Les avocats toulousains ont prévu de se réunir en début de semaine prochaine pour envisager la mise en place de certaines actions.